Bonjour,
Veuillez trouver ci-joint le manifeste rédigé par notre coordination nationale de responsables et directeurs d'établissements petite enfance. Ce document est actuellement en train d'être adressé à l'ensemble des candidats à la présidentielle et nous espérons qu'il pourra contribuer à faire émerger la prise en compte des questions d'accueil du jeune enfant dans le débat.
Il nous semble plus que jamais essentiel que le secteur de la petite enfance s'exprime sur ce sujet. Il nous reste à réfléchir et inventer les articulations possibles entre les différentes organisations.
Notre coordination émerge de la volonté partagée de voire reconnaître la primauté de l'enfant et de sa famille par rapport à la logique comptable et les nécessités de compétences professionnelles au sens large et celles des directeurs en particulier dans le secteur de la petite enfance. Elle correspond par ailleurs à la recherche de mutualisation des ressources et expériences indépendamment du statut juridique de l'organisation employeuse (associative, municipale, entreprise capitalistique...)
Loin de toutes velléités corporatistes, nous souhaitons que nos démarches présentes et à venir se situent en complémentarité du travail des fédérations et autres représentations officielles du secteur de la petite enfance.
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Cordialement
Pour la coordination
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Manifeste pour une véritable
politique d’accueil du jeune enfant
A l’heure où foisonne une multiplicité de projets de création de crèches et l’annonce d’une augmentation conséquente du nombre de places à l’échelle de l’hexagone (40 000 places annoncées en novembre dernier), un nombre croissant de structures existantes (crèches et haltes-garderies) sont confrontées à des difficultés financières dont l’incidence peut risquer de compromettre gravement leur pérennité. Ces problématiques relèvent pour l’essentiel :
- D’une logique gestionnaire et financière à trop court terme. Les incertitudes sur les renouvellements du budget (Communes, C.A.F., Conseil Généraux,…) sont permanentes et ne permettent pas une projection sereine de projets où l’enfant et ses parents puissent en être les premiers bénéficiaires ;
- D’une méconnaissance du niveau de compétences (Résultant des diplômes requis ainsi que des expériences acquises sur le terrain) et des nécessités en matière de taux d’encadrement pour exercer dans ses établissements. La réglementation actuelle ne reconnaît pas encore par exemple, la spécificité de l’accueil d’enfants porteurs de handicaps et ce qu’il induit de nécessité de compétences et d’encadrement complémentaire. Quant à la fonction de Directeur, elle vient d’être particulièrement fragilisée dans le cadre du « plan petite enfance » (réformant le décret 2000) qui vient en réduire sa nécessité en rendant possible la direction de plusieurs structures par le même professionnel.
- D’une insuffisance de débat public sur les moyens à même de satisfaire les besoins du jeune enfant en collectivité d’une part et sur les incidences des différents modes d’accueil quant à son avenir d’autre part. Ce débat mérite d’être élargi à la reconnaissance du niveau de responsabilité spécifique des professionnels de la petite enfance vis-à-vis des familles et de la société sans oublier l’avenir de ces futurs citoyens.
Nous dénonçons plus globalement l’absence de prise en compte du « temps de l’enfant » nécessaire à sa séparation et à sa sécurisation affective au profit d’une logique comptable. Même si nous n’ignorons pas les contingences de coût pour la collectivité, nous ne pouvons nous y soumettre qu’au regard du projet de société qui y est associé. L’enfant ne peut se réduire aux logiques électorales à court terme. L’enfant ne peut être le « wagon » du plein emploi et du tout économique. La seule demande d'accroître la souplesse et la réactivité de l'accueil aux demandes formulées par les familles ou bien encore la « rentabilisation » des places (Niveau de fréquentation exigé à 70% par la CNAF en 2008 ne peut à elle seule constituer un projet politique digne de ce nom.
Alors que la France toute entière se projette sur les orientations et priorités à mettre en œuvre dans le cadre du prochain quinquennat présidentiel, nous demandons que soit reconnue la toute première importance du jeune enfant au cœur du projet politique et que des représentants des professionnels du terrain soient associés à tout projet portant sur l’accueil du jeune enfant.
Pour ce faire, nous demandons à Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection présidentielle de se déterminer et de se prononcer en faveur d’une politique petite enfance digne de ce nom.
La coordination nationale d’associations et collectifs
de directeurs responsables petite enfance
Rédigé le 13 janvier 2007
A Paris
Par la coordination nationale des associations et collectifs de directeurs et responsables petite enfance
CADRE PE - IPSE
17 rue de la Hardt
68110 ILLZACH
cadrepe@orange.fr
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