mesure de reparation CAE

[Maud]

bonjour

contractuelle dans un CAE depuis peu, j'ai des mesures de reparation pour violences à faire appliquer.

Mes collegues m'ont parlé de leurs pratiques dans ces cas, mais je reste un peu sur ma faim.

Dans le cas de violences, la reparation doit etre symbolique, jusqu'ici, ca va. Mais comment ?
Débat, questionnaires... cela ne me satisfait pas.

Quelles sont vos pratiques, qu'avez vous mis en place, ou que mettriez vous en place ?

(volontairement, je ne rentre pas dans les details des délits commis, car la structure me demande de mettre en place une reparation collective pour 9 mineurs)

Merci d'avance pour votre aide

[Aurélie]

Bonjour Maud,

Premier reflexe : lire le référentiel mesures.(normalement sur ta structure).
Le référentiel mesure t'explique qu'est-ce qu'une mesure de rép', et comment la mettre en oeuvre.

Pour ma part, je dirai que la mesure de rép' est une mesure éducative pénale, ayant pour objectif de prévenir la récidive. Et j'ajouterai que c une mesure où le jeune est acteur (dans l'élaboration comme la réalisation).

Plusieurs choses:
1° mesurer la prise de conscience du jeune
2° laisser le jeune réfléchir à comment réparer son acte
3° l'aider.. en lui suggérant des idées
4° prendre contact avec lieu de réalisation de la rép' (vérifier si besoin de contacter parents pour assurance civile ou autre)
5° rapport de fin de mesure

Lorsque tu recois le jeune les premières fois.. le travail est d'abord de discuter avec le jeune de l'acte (pour mesurer s'il se sent concerné, s'il reconnait ou pas l'acte qui lui est reproché, et s'il a conscience des conséquences de son acte sur le plan légal et vis à vis de ou des victimes).
N'hésites pas à prendre le code pénal et lire avec lui comment est sanctionné la violence.
Les peines sont pour adultes et maximales, mais ca permet de discuter de manière plus générale de la loi, de le faire lire, etc..

Tu peux proposer un rdv avec la psy du service (en début ou comme tu veux. mais parfois, ca peut t'ouvrir des idées.. comme au jeune d'ailleurs).


Des idées de réparations:

Réparation indirecte, par ex:

1°association d'écoute et aide aux victimes de violence (conjugales, parents ou autre).

2°Si tu es en région parisienne, ya le Musée de la PJJ qui est bcp utilisé (ca retrace l'histoire de la délinquance et justice des mineurs; une super intervenante l'anime).

Réparation directe: lettre d'excuse à la victime.

N'hésites pas à demander à tes collègues s'ils ont des "partenaires" qu'ils ont l'habitude de contacter. Car les mesures de rép' pour violence, c'est assez courant et les CAE finissent par avoir un ti carnet d'adresse..
Bon courage !

[sev]

Bonjour Maud, une réparation collective pour 9 jeunes peut s'apparenter un peu à un stage de formation civique comme la PJJ peut en organiser sur une semaine de 4 jours.
Tout dépend si tu as les moyens de mettre en oeuvre un projet que tu aurais construit autour du thème de la violence.
Sur mon secteur, on met en place des réparations collectives à partir du centre de jour autour d'un thème sur environ 3 semaines par an.
Pour réunir 9 jeunes, il faut déjà un lieu et du personnel encadrant.
Si donc tu as les moyens d'organiser ce type de projet, tu peux sur une semaine, faire intervenir des professionnels qui travaillent sur ce thème : association de victime et témoignages, gendarmerie dans le cadre de la prévention, centre de secours...Tu peux y inclure l'exposition 10-18 animée par la PJJ. Tu peux aussi faire travailler les jeunes sur des écrits autour du thème de la violence, ou de dessins pourquoi pas. Cela peut être aussi en groupe de paroles avec des échanges avec les éducateurs.
La mesure de Réparation est intéressante en ce sens où on a une importante marge de manoeuvre.
Travailler en équipe et en partenariat autour de ce type de projet, lorsque l'on a le temps et les moyens, est idéal dans notre boulot.
Bonne chance et bon courage.

[Maud]

Merci aurélie, ca m'aide un peu pour les entretiens. j'en ai deja fait passer 3, et le 4eme cet apres midi sera moins brouillon !!

La mesure de reparation que j'ai prevu, apres discussions avec mes collegues qui vont m'accompagner, va certainement se derouler ainsi, meme si je ne suis pas pleinement satisfaite :

Matin :
- visionnage d'un film sur la violence et sur la loi (film que je n'ai pas vu, mais qui apparement donne les bonnes bases, et permet un debat constructif)
- debat (dont je ne connait pas encore les themes)
- questionnaire individuel sur la loi, et sur les faits reprochés à chaque jeune (que j'ai modulé en fonction de ce qui s'est dit pendant l'entretien

Apres midi :
-intervention de la psychologue du service sur les representations de la violence, et sur la place de la victime
-intervention d'un prof d'art martiaux, sur la legitime defence, et la legitimité ou non de la violence, suivi peut etre de pratique.

Il me semble que la reparation directe est plus constructive, mais dans le cas de violences, c'est tout de meme compliqué. Je me perd un peu.
je me demande si mon intervention va etre pertinante. Qu'en penses tu ?

[Luna]

Salut,

Pour une mesure de réparation collective tu peux contacter des associations de prévention des comportments à risques ou voir sur ton département s'il n'existe pas des stages de citoyenneté. Quoi qu'il en soit, des collègues sont des sources précieuses, ils doivent forcement avoir des contacts.

Questions :

Est-ce que les 9 jeunes se connaissent ? Si c'est le cas, il n'est pas très judicieux de les faire participer tous ensemble au même stage.

[Aurélie]

J'dirai WAHOU QUEL PROGRAMME !

C complet ! ultra complet même.

Ce que j'en pense, c'est que ca sera certainement très intéressant.
Après faut voir comme cela va se passer à 9. (javais pas vu au début que tu devais l'organiser en groupe de 9).

Qu'est-ce qui fait que tu n'en sois pas satisfaite?

(ceci dit, je trouve que cette mesure de rép', étant collective ne laisse pas de place à la réflexion individuelle de chaque jeune, ni à un échance avec chacun en entretien avis sur ce qu'il souhaiterait faire pour réparer.. et c dommage, puisqu'à la base, c l'esprit d'une mesure de rép'. Ca le différencie d'une certaine manière aussi du TIG, qui est imposé par le service au jeune.)

Tiens nous au courant !

[Maud]

Les 9 jeunes ne se connaissent pas. Dans le groupe, certains ont commis des delits a 2 ou 3, et j'ai prevu de les separer pour les interventions de l'apres midi (faire 2 groupes restrints)

Pour ce qui est du collectif, je rencontre d'abord chaque jeune individuellement, puis, apres la mesure de reparation en elle meme, je les reverrait pour reparler de ce qu'ils en ont pensé, ce qu'ils en retirent...

Ce qui me gene, c'est que j'ai peur que les jeunes ne se sentent pas "reparer symboliquement" ce qu'ils ont fait

[Aurélie N°2]

bonjour à tous,
Pour ma part Maud, je suis très impressionnée par le programme de ta réparation collective. Je trouve ça très intéressant !!

Quel est le film sur lequel tu vas t'appuyer ?

Si tu as le temps, j'aimerais beaucoup que tu nous fasses un petit bilan sur cette réparation collective quand elle aura eu lieu !

Bon courage !!!

[zelaikha]

bonjour, je viens de lire votre message sur la mesure de réparation
il me semble que la mesure de réparation se dissocie en deux temps bien distincts :
le travail de réflexion autour de l'histoire personnelle et familiale, de la trajectoire du jeune (scolaire, environnement...)
et la réparation (qu'est ce que le jeune met dans le passage à l'acte, le regard de l'autre insupportable, le besoin de transgresser, d'obtenir un bien et la reflexion qui va avec
les différents lieux s'inscrivent dans l'histoire du jeune et l'endroit de réparation pour certains le sentiment d'injustice (racisme : la licra, pour d'autres le besoin de se sentir utile au travers de compétences animations ou sportives (centre de loisirs ou club de sport) l'idée est d'être en lien avec des acteurs de la vie locale et en contact avec des usagers (espace ou le jeune va pouvoir travailler son rapport à l'autre, à la loi...

si tu souhaites des renseignements supp n'hésite pas à m'envoyer des mails je te répondrais avec plaisir

bye

[maud]

pour ce qui est du travail de reflexion autour de l'histoire du jeune, je les recoi en entretien avec leurs parents, pour parler de la mesure, l'expliquer, ecouter leurs explications, leus sentiments concernant les faits, evaluer un peu leur rapport à la loi, (pousser une gueulante... ca m'a fait plaisir c'etait pas arrivé depuis mon stage en MECS... lol) hum... euh... leur rappeler la loi, que non, le happy slapping n'est pas un jeu comme les autres... BREF !

j'aurais voulu, moi aussi, rencontrer les parents seuls, le college, voir une fois le jeune seul... vraiment me rendre compte de l'envirronnement de chaque jeune et donc, adapter reellement la mesure à chacun, meme si elle reste collective. MAiS ca me fait mal de le dire, mais je ne peut pas le faire. je manque de temps. Chaque mesure doit etre finie en mars, et j'ai deja mis presque un mois à rencontrer chaque jeune et leurs parents, il fait maintenant fixer une date qui convient à tous le monde (non seulement les jeunes qui n'ont pas tous les memes vacances scolaires, mais aussi aux intervenants, dont un que je ne rencontre que jeudi !!)
car en plus de la difficulté du fond de la mesure, j'ai la difficulté de la forme : mon directeur me demande de mettre en place des partenariats, des intervenants à qui on pourrait faire regulierement appel, une convention qui soit perenne...

J'aurais voulu mettre en place une sorte de stage, dans une maison de retraite, aupres des pompiers, d'une association, pour justement qu'ils se sentent utiles, qu'ils trouvent des moyens d'entrer en relation autrement, qu'il se sentent reparer symboliquement ce qu'ils ont fait(ils sont la pour des faits de violence)

malheureusement, vu le peu de temps que j'ai pour mettre en place ces mesures la, je ne peut pas. mais des que possible, et tant que je n'ai pas trop de mesures, je vais essayer de trouver des partenaires de ce type.

quoi qu'il en soit, pour ce qui est de cette mesure, j'ai vu tous les jeunes en entretien individuel. je n'ai plus qu'a fixer avec mes collegues la date de la journée de reparation à proprement parler.

le film sur lequel je vais m'appuyer s'appelle "la loi et moi" ou quelque chose comme ca. je ne l'ai toujours pas vu, ce sont mes collegues qui m'en ont parlé, et qui se sont deja appuyé sur ce film pour des reparation similaires.

mon intervenant en art martial sera un professeur d'aikido, un art qui consiste à eviter un combat par l'esquive, la parade des coups... (je ne connaissait pas, je trouve cela particulierement adapté, car les jeunes n'apprendrons pas à se defendre en donnant des coups, mais à les eviter, je suis, pour le coup, tres satisfaite !!!) il me propose meme de faire participer d'autres jeunes de ses cours habituels. un espace de rencontre entre jeunes autour de la non violence ? PARFAIT !!!
par contre, la psychologue du service ne pourra pas me faire l'intervention concernant les representations de la violence pour chacun. ET MERDE.

je ferai un bilan de ma journée de reparation avec le plus grand plaisir aurélie n°2, mais j'avoue que pour le moment, je n'en voit pas le bout !!!

en tout cas, merci à tous de l'interet que vous portez à mes questions