Salut
Voici un communiqué de la CNT suite à la décision de mettre des vigiles dans un foyer de Seine-saint-Denis
Nono
Communiqué
Des vigiles comme solution éducative à la protection judiciaire de la jeunesse de Seine-Saint-Denis
La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) semble apprécier les duos contre nature. Après avoir imposé les matons comme collègues aux éducateurs dans les quartiers mineurs puis dans les établissements pénitentiaires pour mineurs, voilà que la PJJ de Seine-Saint-Denis va expérimenter les vigiles dans les foyers d'hébergement.
En novembre dernier, Francis Monge, directeur territorial de la PJJ de Seine-Saint-Denis avait émis l'idée d'introduire des vigiles dans les foyers du département pour répondre aux situations de violences et au désarroi des équipes. Lundi 11mai 2010, date du dernier collège de direction, ce même directeur a annoncé aux directeurs et chefs de services sa décision d'expérimenter la mise en place de vigiles au foyer d'hébergement de Pantin dès la rentrée de septembre 2010. Il faut également préciser que cette information a été annoncée aux directeurs alors que l'équipe éducative n'était même pas informée de cette décision.
Si nous ne pouvons pas nier les difficultés que rencontrent les foyers d'hébergement de la protection judiciaire de la jeunesse, il faut aussi rappeler que cette casse des hébergements est organisée depuis plusieurs années par l'administration, avec notamment le recrutement de personnels peu formés qui débutent souvent dans les conditions les pires. Et c'est effectivement en mettant des personnes dans les pires conditions de travail que l'administration peut ensuite imposer sans résistance des solutions sécuritaires comme les centre fermés.
C'est exactement la même chose lorsqu'on répond à des difficultés sociales et économiques dans des quartiers en difficulté, en mettant des renforts de police pour « rassurer » la population. L'Etat peut même se targuer de ne répondre qu'aux demandes des citoyens qui veulent vivre tranquilles.
Par ailleurs, on peut constater que l'argument de la révision générale des politiques publiques visant à réduire de manière drastique le nombre de professionnels de la PJJ ( et ailleurs) ne semble pas s'appliquer dans tous les cas. Il n'y aurait plus d'argent pour maintenir des postes éducatifs ( ainsi que les personnels administratifs et les psychologues), mais il y en aurait pour recruter des vigiles, tout comme les équipes mobiles de sécurité dans les établissements scolaires.
Une fois de plus, les idées progressistes de ce directeur territorial (il n'est malheureusement pas le seul) mettent de côté toute la réflexion sur les pratiques pédagogiques. Cela évite de se poser les réelles questions concernant le mal-être des équipes et des jeunes. De plus, la solution viriliste et répressive imposée à ce foyer fera certainement de nouvelles victimes du côté des adolescents.
Paris le 14 Mai 2010
SECTION CNT PJJ 93
mail : section.cnt.pjj-93@cnt-f.org
Tél : 06 28 33 42 43
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Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
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bremond jean louis
Re: Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
ancien educ pjj je demande d'abord si Nono a travaillé en foyer pjj :
Sur le principe je suis avec lui mais je dois dire qu'aprés 30 ans d'hébergement je n'ai pas pu aller au bout ,je suis allé en milieu ouvert .
Une bonne équipe doit avoir des jeunes et des vieux , mais les conditions de travail sont devenues trop éprouvantes.Francis Monge je l'ai connu éducateur ce n'etait pas un répressif,si il recrute des vigiles c'est par necessité et à contre-coeur,j'ensuis sur .le recours aux vigiles est symptomatique .
Sur le principe je suis avec lui mais je dois dire qu'aprés 30 ans d'hébergement je n'ai pas pu aller au bout ,je suis allé en milieu ouvert .
Une bonne équipe doit avoir des jeunes et des vieux , mais les conditions de travail sont devenues trop éprouvantes.Francis Monge je l'ai connu éducateur ce n'etait pas un répressif,si il recrute des vigiles c'est par necessité et à contre-coeur,j'ensuis sur .le recours aux vigiles est symptomatique .
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Nono
Re: Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
Jean-Lois, j'ai travaillé en hébergement et effectivement les conditions y sont éprouvantes. D'ailleurs, dans le foyer où je bossais, j'étais le plus jeune en ayant 3 ans d'expérience derrière moi. Du coup, c'est vrai que le mélange jeune ancien fonctionnait bien et on gérait plutôt bien les conflits sans trop avoir recours au directeur et encore moins à la police.
Par contre trois après, de nombreux départ et plus que deux éducs de l'ancienne équipe avec grosse pression du parquet sur le foyer qui nous a empêché de maintenir un groupe stable. En tous cas de cette expérience j'ai pu voir voir confirmer ce que je pense depuis longtemps, c'est que quels que soient les jeunes, c'est le projet d'équipe et le soutien institutionnel qui fait que ça tient. Après les gros clashs ne sont en général que des exceptions.
Pour ce qui est du directeur du 93, il a bien changé depuis l'époque que tu évoques (période où il était aussi permanent syndical). Lors d'une AG des personnels (appelé par la direction) cette semaine, il nous a présenté son projet qui ne repose en rien sur la logique d'une réponse à une situation conflictuelle. Outre le fait que les vigiles vont discréditer les éduc et la direction du foyer, on a eu le témoignage des collègues concernés. Ils ont pu rapporter que leur foyer fonctionne bien depuis 1an et demi, ils ont des jeunes qui viennent aux activités qu'ils proposent et même en boutade, la BAC locale leur a dit "on s'emmerde, vous nous appelez plus".
Du coup, on a interrogé le directeur sur le fondement de cette initiative. Tout fier , il a répondu que c'était une idée qu'il défendait dans l'absolu depuis longtemps et qu'il l'a expérimenté dans le seul foyer (ou plutôt directeur) qui a bien voulu se soumettre. L'équipe, elle, y est opposée. On leur a d'ailleurs offert la possibilité de partir sur une prochaine CAP. De plus, Le directeur départemental est aussi assez fier que sa mesure ait été reprise au niveau national.
Voilà, de toutes manières, même si le foyer était à feu et à sang, je ne suis pas sûr que les vigiles aurait permis de calmer quoique ce soit. Ou alors, peut-être en faisant régner la terreur ou en achetant les leader comme cela se fait avec les matons dans les taules. Après il faut aussi savoir ce qu'on entend par éduquer. Pour moi, bosser avec des vigiles est un autre boulot que celui que j'ai choisi.
Nono
Par contre trois après, de nombreux départ et plus que deux éducs de l'ancienne équipe avec grosse pression du parquet sur le foyer qui nous a empêché de maintenir un groupe stable. En tous cas de cette expérience j'ai pu voir voir confirmer ce que je pense depuis longtemps, c'est que quels que soient les jeunes, c'est le projet d'équipe et le soutien institutionnel qui fait que ça tient. Après les gros clashs ne sont en général que des exceptions.
Pour ce qui est du directeur du 93, il a bien changé depuis l'époque que tu évoques (période où il était aussi permanent syndical). Lors d'une AG des personnels (appelé par la direction) cette semaine, il nous a présenté son projet qui ne repose en rien sur la logique d'une réponse à une situation conflictuelle. Outre le fait que les vigiles vont discréditer les éduc et la direction du foyer, on a eu le témoignage des collègues concernés. Ils ont pu rapporter que leur foyer fonctionne bien depuis 1an et demi, ils ont des jeunes qui viennent aux activités qu'ils proposent et même en boutade, la BAC locale leur a dit "on s'emmerde, vous nous appelez plus".
Du coup, on a interrogé le directeur sur le fondement de cette initiative. Tout fier , il a répondu que c'était une idée qu'il défendait dans l'absolu depuis longtemps et qu'il l'a expérimenté dans le seul foyer (ou plutôt directeur) qui a bien voulu se soumettre. L'équipe, elle, y est opposée. On leur a d'ailleurs offert la possibilité de partir sur une prochaine CAP. De plus, Le directeur départemental est aussi assez fier que sa mesure ait été reprise au niveau national.
Voilà, de toutes manières, même si le foyer était à feu et à sang, je ne suis pas sûr que les vigiles aurait permis de calmer quoique ce soit. Ou alors, peut-être en faisant régner la terreur ou en achetant les leader comme cela se fait avec les matons dans les taules. Après il faut aussi savoir ce qu'on entend par éduquer. Pour moi, bosser avec des vigiles est un autre boulot que celui que j'ai choisi.
Nono
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chris
Re: Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
Nono je partage totalement ton analyse sur le travail en hébergement... Et malheureusement après plusieurs années je m'y essouffle..
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kams
Re: Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
Les vigiles sont ces personnes qui assurent la surveillance de locaux, de magasins... N'est-il pas en l'éducateur, le rôle également d'assurer la surveillance... Ou alors c'est que les éducateurs n'y parviennent pas... Ah oui, c'est le 93, c'est chaud là bas, laisse moi zoum zoum zen, dans ta benz benz benz... C'est plutôt des directeurs comme ceux là qui sont dans le répressif et les extrêmes qu'il faut surveiller! Laissez les éducateurs bosser et donnez leur les moyens dont ils ont besoin voila tout!!!
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Nono
Re: Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
Salut
Je vous mets ci-dessous un texte commun à plusieurs organisations syndicales du 93 (SNPES-PJJ, CGT-PJJ, CNT-PJJ, SM et SAF)qui a été lu aujourd'hui avant que les organisations qui siègeaient au CTPD devant entériner les vigiles ne boycotte cette instance.
Nono
Des organisations syndicales se mobilisent unitairement en Seine St Denis contre
l’expérimentation de la coprésence de vigiles et d’éducateurs à l’EPE de Pantin
Le Directeur départemental de la Seine Saint-Denis a décidé, sans se soucier de consulter les personnels, de faire appel à des vigiles « à titre expérimental » dans un établissement de placement éducatif de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Pantin. Ce projet, qui a vocation à s’étendre, marque une véritable rupture de la conception éducative de la prise en charge des mineurs.
Cette décision a été prise malgré la condamnation quasi unanime de l’ensemble des personnels de ce foyer (à qui l’on indique de manière méprisante que s’ils ne sont pas d’accord ils peuvent partir), des professionnels de ce département et des directeurs et chefs de services. Les magistrats de l’enfance de la juridiction de la Seine St Denis sont mis devant le fait accompli. Une telle annonce scandalise et soulève l’opposition de l’ensemble des organisations syndicales représentatives et signataires.
En faisant appel à une société de surveillance privée, la direction de la PJJ, qui ne cache pas son intention première et primordiale, d’empêcher par la force les mineurs de sortir du foyer, transformerait le foyer de Pantin en un lieu de contention et porterait atteinte aux droits fondamentaux de la personne, notamment en instaurant un cadre de privation de liberté sans référence ni garanties juridiques. Ceci constituerait un grave précédent.
Comme le soulignent les personnels de l’Etablissement de Placement Educatif de Pantin :
« La présence d’un vigile va venir justement mettre à mal la fonction contenante qu’assurent les éducateurs. Elle renvoie l’idée que les éducateurs sont incapables d’assurer leurs missions et qu’ils ont besoin d’être eux-mêmes protégés. Comment prétendre sécuriser des adolescents en difficultés si ces mêmes éducateurs doivent être protégés ? ».
Au mépris de la pratique éducative et de l’expérience des professionnels, le recours à une société de surveillance dans un lieu éducatif va inévitablement mettre en danger les mineurs confiés sur décision judiciaire. Un tel dispositif de « sécurité » ne peut que générer, en miroir, une escalade de violence annoncée.
L’ensemble des organisations syndicales affirme que les difficultés que rencontrent les équipes éducatives de la PJJ aujourd’hui, ne sont pas dues à « une mauvaise gestion de la violence des mineurs », mais à un contexte social et institutionnel où les conditions de prise en charge sont gravement dégradées, ce dont l’administration porte l’entière responsabilité. Par ailleurs cette dépense financière en matière sécuritaire s’effectuera au détriment des projets éducatifs mis en œuvre dans l’ensemble des équipes éducatives de la Protection de la Judiciaire de la Jeunesse.
C’est pourquoi nous nous opposons résolument à la mise en place du projet « expérimental » à l’EPE de Pantin. Nous dénonçons avec force la méthode utilisée par le Directeur Départemental pour mener à terme son projet au mépris des droits des personnels et du dialogue social.
Je vous mets ci-dessous un texte commun à plusieurs organisations syndicales du 93 (SNPES-PJJ, CGT-PJJ, CNT-PJJ, SM et SAF)qui a été lu aujourd'hui avant que les organisations qui siègeaient au CTPD devant entériner les vigiles ne boycotte cette instance.
Nono
Des organisations syndicales se mobilisent unitairement en Seine St Denis contre
l’expérimentation de la coprésence de vigiles et d’éducateurs à l’EPE de Pantin
Le Directeur départemental de la Seine Saint-Denis a décidé, sans se soucier de consulter les personnels, de faire appel à des vigiles « à titre expérimental » dans un établissement de placement éducatif de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Pantin. Ce projet, qui a vocation à s’étendre, marque une véritable rupture de la conception éducative de la prise en charge des mineurs.
Cette décision a été prise malgré la condamnation quasi unanime de l’ensemble des personnels de ce foyer (à qui l’on indique de manière méprisante que s’ils ne sont pas d’accord ils peuvent partir), des professionnels de ce département et des directeurs et chefs de services. Les magistrats de l’enfance de la juridiction de la Seine St Denis sont mis devant le fait accompli. Une telle annonce scandalise et soulève l’opposition de l’ensemble des organisations syndicales représentatives et signataires.
En faisant appel à une société de surveillance privée, la direction de la PJJ, qui ne cache pas son intention première et primordiale, d’empêcher par la force les mineurs de sortir du foyer, transformerait le foyer de Pantin en un lieu de contention et porterait atteinte aux droits fondamentaux de la personne, notamment en instaurant un cadre de privation de liberté sans référence ni garanties juridiques. Ceci constituerait un grave précédent.
Comme le soulignent les personnels de l’Etablissement de Placement Educatif de Pantin :
« La présence d’un vigile va venir justement mettre à mal la fonction contenante qu’assurent les éducateurs. Elle renvoie l’idée que les éducateurs sont incapables d’assurer leurs missions et qu’ils ont besoin d’être eux-mêmes protégés. Comment prétendre sécuriser des adolescents en difficultés si ces mêmes éducateurs doivent être protégés ? ».
Au mépris de la pratique éducative et de l’expérience des professionnels, le recours à une société de surveillance dans un lieu éducatif va inévitablement mettre en danger les mineurs confiés sur décision judiciaire. Un tel dispositif de « sécurité » ne peut que générer, en miroir, une escalade de violence annoncée.
L’ensemble des organisations syndicales affirme que les difficultés que rencontrent les équipes éducatives de la PJJ aujourd’hui, ne sont pas dues à « une mauvaise gestion de la violence des mineurs », mais à un contexte social et institutionnel où les conditions de prise en charge sont gravement dégradées, ce dont l’administration porte l’entière responsabilité. Par ailleurs cette dépense financière en matière sécuritaire s’effectuera au détriment des projets éducatifs mis en œuvre dans l’ensemble des équipes éducatives de la Protection de la Judiciaire de la Jeunesse.
C’est pourquoi nous nous opposons résolument à la mise en place du projet « expérimental » à l’EPE de Pantin. Nous dénonçons avec force la méthode utilisée par le Directeur Départemental pour mener à terme son projet au mépris des droits des personnels et du dialogue social.
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bounty
Re: Des vigiles comme solution éducative à la PJJ 93
Nono t 'es démasqué. mais je confirme tout ce que tu dis.....
L'union fait la force..... n'enfermons pas notre jeunesse dans des cages! Qui voudrait cela pour ses enfants?
L'union fait la force..... n'enfermons pas notre jeunesse dans des cages! Qui voudrait cela pour ses enfants?