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Rch IDE pour repondre à un questionnaire sur la prise en charge interculturelle

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aurore

Rch IDE pour repondre à un questionnaire sur la prise en charge interculturelle

Message non lu par aurore » 27 mars 2011 18:23

Q°1: dans quel service travaillez vous? depuis quand? ancienneté du diplôme?

Q°2: pour vous qu'est ce que la culture?

Q°3: avez vous déjà été confronté à des cultures différentes de la votre? racontez moi comment cela c'est passé.

Q°4: cela vous a t il posé un problème pour la prise en charge? a quel niveau? sauriez vous dire pourquoi il y a un eu un problème et comment avez vous fait pour y remédier.

Q°5: y a t il des moyens (humains, formations, outils de service) dans votre service facilitant la prise en charge de personnes de culture différentes?

Toutes réflexions sont les bienvenues sur le sujet, n'hésitez pas a vous lâcher sur le sujet et sur vos expériences

emilie

Re: Rch IDE pour repondre à un questionnaire sur la prise en charge interculturelle

Message non lu par emilie » 08 avr. 2011 10:16

bonjour aurore !
-je suis infirmière de nuit en chirurgie viscérale et unités de soins continus et hémorragies digestives. Je suis diplômée depuis 2008. J' ai fait du pool pendant un an et je travaille dans ces services depuis 2 ans.
-pour moi, la culture, c'est l'ensemble des "détails" ou "caractères" qui caractérisent un groupe de personnes. ça peut être les modes de vie, les structures religieuses, les traditions, les croyances, la langue, les droits, ...
-je travaille dans un CHU et je rencontre régulièrement des patients de cultures différentes de la mienne. Dans l'ensemble, ça ne me pose pas de problème. En général on peut facilement s'adapter à leurs habitudes (alimentaires, religieuses, ...). Pour les habitudes alimentaires, on peut proposer des régimes particuliers. Pour les habitudes religieuses, des représentants de chaque religion sont disponibles sur le chu et peuvent se déplacer dans les chambres à la demande des patients. J'ai la chance de travailler en binôme avec un aide soignant homme ce qui nous permet de respecter l'intimité des hommes et des femmes si c'est leur demande. Parfois, mes collègues se retrouvent en binôme de deux hommes et ça peut être plus problématique pour eux. Le plus difficile à mon avis est la barrière de la langue. Il n'est pas toujours évident de se faire comprendre. Nous n'avons aucun interprète de disponible sur le chu pour les services de soins. Nous essayons tous d'apprendre des mots simples pour se faire comprendre. Mais la population est bien trop variée (anglais, russes, polonais, africains, mahorais, ...). De plus, les patients parlent souvent des dialectes particuliers.


RAGUENEAU Delphine

Re: Rch IDE pour repondre à un questionnaire sur la prise en charge interculturelle

Message non lu par RAGUENEAU Delphine » 17 mai 2011 15:30

Bonjour,
- je suis IDE depuis 2 ans et demi et j'ai travaillé en intérim sur Paris durant un an dans toutes sortes de services, en Guyane pendant un an : 2 mois aux urgences et 10 mois en médecine et je suis à présent depuis 6 mois IDE coordinatrice dans des appartements de coordination thérapeutique dans le 93. C'est dire si l'interculturalité est omniprésente dans mon travail au quotidien!
- Pour moi, la culture est un ensemble de traits propres à un même groupe d'individus. Elle englobe beaucoup de choses : les croyances spirituelles,le mode de vie,les traditions, la langue,les valeurs...
- Pour ma part, je suis confrontée au quotidien à des personnes de culture différente car nous accueillons beaucoup d'immigrés (à peu près 80% de nos usagers), mais je pense que tu es plutôt intéressée par mon expérience en services hospitaliers. Cela dit, au niveau des ACT, la principale difficulté réside dans la barrière linguistique. En effet, mon rôle est essentiellement éducatif et expliquer une prescription ou une pathologie à quelqu'un qui ne parle pas français, ça prend beaucoup de temps et demande beaucoup de patience et d'ingéniosité. Pour cela il nous arrive à l'association de prendre des traducteurs mais rarement car c'est très cher. Sinon, il me semble plutôt que l'interculturalité apporte une très grande richesse, aussi bien pour les résidents entre eux car nous avons des appartements collectifs que pour les travailleurs sociaux et médicaux.
En Guyane, je travaillais en médecine interne, unité COREVIH. Toutes pathologies, de l'infectieux (VIH+++), de la psychiatrie, de l'addicto, de la cardio... En fait tout ce qui ne relevait pas de la chir ou de la pédiatrie/maternité. Expérience très enrichissante par ailleurs, d'un point de vue connaissances médicales comme d'un point de vue culturel. Là encore première difficulté la barrière de la langue, principalement pour les personnes (très nombreuses) qui venaient du Surinam pour se faire soigner. Mais là pas beaucoup de moyens donc on se débrouille comme on peut avec les rares personnes du service qui parlent un peu et les quelques mots que l'on finit par apprendre au fil du temps.
Seconde difficulté : le peu de compliance de certaines personnes au traitement, surtout aux ARV. Les personnes séropositives revenaient régulièrement pour infections opportunistes, certaines dans un état tel que l'on ne pouvait les sauver . Les raisons principales de la non prise du traitement :
le regard des autres, de l'entourage, de la famille, du conjoint qui bien souvent n'est pas au courant. Le peu de croyance que ces personnes ont en la médecine occidentale et qui placent leurs espoirs de guérison dans la médecine traditionnelle... Je me souviens que beaucoup de chambres avaient des balcons et qu'il n'était pas rare d'y retrouver des traitements ARV qui avaient été recrachés par les patients. Un CDAG et un HDJ sont en place mais devant l'étendue de l'épidémie, les moyens sont bien trop faibles et beaucoup ne bénéficient pas d'un suivi assez important. Et puis beaucoup de personnes habitent des fois à plusieurs jours de pirogue de l'hôpital donc l'accès aux soins est difficile.
Je ne sais pas si ma situation correspond au sujet de ton TFE donc je vais m'arrêter là. Mais sache que je pourrais en écrire encore long donc si mon expérience t’intéresse n'hésite pas à m'envoyer un mail, je serai ravie de t'aider : delfrag@hotmail.fr

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