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correction des soutenances

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tatiana

correction des soutenances

Message non lu par tatiana » 26 mai 2004 23:04

je suis assistante sociale depuis 14 ans et étant membre du jury depuis 7 ans, je sais combien il est difficile de soutenir une situation sociale ou un mémoire fasse à des professionnels. mais pensez que nous aussi nous sommes très stressés lors des oraux car nous avons une lourde tache! bien sur je vous l accorde, nous n avons pas autant d enjeux que vous...
je vous propose, si vous le désirez, de mettre mes services à votre disposition et de vous faire un retour via le net de vos soutenances. n'hésitez pas à me les envoyer.
cordialement et bon courage à tous.
tatiana poulain

rachida menseur

Re: correction des soutenances

Message non lu par rachida menseur » 27 mai 2004 10:26

je me permets de répondre à votre message étant en train de préparer ,moi aussi, mes soutenances.
Est ce que je peux vous envoyer sur votre email,ce que j'ai préparé,autant pour ma situation social que pour mon mémoire.merci d'avance.
cordialement.

amélie

Re: correction des soutenances

Message non lu par amélie » 27 mai 2004 10:40

Bonjour, merci de votre proposition, franchement ça fait chaud au coeur de voir qu'on est pas complètement à l'abandon à 3 semaines des oraux.
Si vous en êtes d'accord, je serais intéressée par vos retours concernant ma situation sociale de 3e année. Il s'agit de l'accompagnement d'un groupe de femmes sur un quartier. N'hésitez pas dans vos critiques, questions...ça m'aidera de toute façon.
Merci d'avance
Cordialement.
I. Introduction

Dans le cadre de ma troisième année de formation, j’ai effectué un stage en responsabilité d’une durée de cinq mois au sein d’un centre social, avec pour formateur terrain, le responsable de cette structure. Ce stage s’est déroulé hors encadrement assistant de service social.

Je présenterai dans un premier temps, le contexte institutionnel et environnemental de mon intervention.
Puis la situation que j’ai choisi de développer ici.
Enfin, le bilan de l’action menée et ses apports sur le plan personnel et professionnel.

1) Au niveau du contexte institutionnel :

La branche famille est placée sous la responsabilité d’un établissement public à caractère administratif : la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) qui finance les prestations familiales et répartit les ressources entre les différentes caisses locales : les Caisses d’Allocations Familiales (CAF). Tous les 4 ans, la CNAF élabore une circulaire qui détermine ses orientations nationales au niveau de l’action sociale.

Il revient ensuite aux CAF de développer une action sociale qui intègre ces orientations tout en l’adaptant aux réalités du département.

En tant qu’équipements de proximité, les centres sociaux permettent justement cette prise en compte des spécificités locales et constituent sur le terrain un appui essentiel pour la politique d’action sociale de ces dernières.

Le centre social peut ainsi être défini comme :
- Une structure de proximité ancrée sur un territoire, à la disposition des habitants, pour animer la vie sociale et locale.
- Avec pour but d’améliorer les conditions de vie, de renforcer les solidarités, de prévenir et de réduire toute forme d’exclusion.

Le centre social où j’ai effectué mon stage est implanté sur une commune d’un peu plus de 12000 habitants et fonctionne dans le cadre d’une cogestion CAF/ville.
Le projet actuel du centre s’inscrit dans une démarche de diagnostic de territoire partagé et a notamment permis de mettre en avant 2 préoccupations principales :

- L’isolement et le sentiment de solitude.
- Le déficit de solidarité et de mixité sociale.

… et d’organiser en retour son activité autour de 4 orientations principales :

- Faire prendre conscience des problèmes.
- Favoriser la rencontre, les échanges.
- Aider au décloisonnement des acteurs locaux.
- Rendre les habitants acteurs et citoyens.

2) Concernant le contexte environnemental :
En début de stage il est convenu, avec le formateur terrain, que j’intervienne plus spécifiquement sur un quartier de la commune, avec pour objectif général d’aller à la rencontre des différents acteurs et d’en favoriser la dynamique.

Ce quartier constitue le plus grand collectif HLM de la commune (177 logements) et comporte une majorité de personnes seules (avec ou sans enfant).
On y constate un renouvellement permanent des ménages (85 ménages arrivés depuis 2000).
Il s’agit d’une population qui, dans l’ensemble, participe peu aux différentes activités du centre social et demeure peu impliquée dans la vie associative locale.
Un quartier où se vivent aussi des situations d’isolement et de renferment sur soi, sur l’espace domestique.
Ce quartier, pour autant, dispose de ressources : L’association de quartier en premier lieu. Au moment de mon arrivée en stage, celle-ci rencontre des difficultés à se renouveler et à intégrer de nouveaux habitants. Le lien avec la mairie et le centre social n’est pas suffisamment assuré et les habitants ne sont pas sollicités dans l’organisation des manifestations.
Autre atout majeur du quartier : son service de laverie. Particulièrement apprécié des habitants, il s’agit d’un véritable lieu d’accueil, de rencontres mais aussi d’entraide. C’est aussi un lieu où il est possible de diffuser de l’information, de sensibiliser la population autour d’actions.
Une fois par semaine, ce local devient le lieu de rencontres de quelques femmes du quartier. C’est dans l’accompagnement de ce groupe que je développerai plus particulièrement mon intervention.
Mais avant cela, un bref retour sur l’historique de ce groupe paraît nécessaire.

II. Situation sociale :

1) Le constat professionnel :
L’action relève d’un constat fait par plusieurs partenaires intervenant sur le quartier.
(Protection Maternelle et Infantile, service des travailleuses familiales, services sociaux, centre social) de l’existence d’un public de femmes souffrant de solitude et d’exclusion, en situation socio-économique précaire.
Lors de réunions entre ces partenaires, il est apparu nécessaire d’apporter un service de proximité à ce public de femmes. Une laverie a ainsi vu le jour en 1996, la gestion confiée à l’association de quartier et l’animation menée conjointement par le service des travailleuses familiales et la conseillère en économie sociale et familiale (CESF) du centre social. Ces professionnelles accueillent ainsi une après-midi par semaine un groupe de femmes autour d’activités diverses, principalement axées sur la gestion de la vie quotidienne (avec des cours de couture, une initiation à la cuisine ou encore l’aide au budget…).
Déstabilisées par le départ en retraite de la conseillère en économie sociale et familiale en mai 2002 (qui ne sera pas remplacée) et n’étant alors déjà plus accompagnées par les travailleuses familiales depuis septembre 2001, ces femmes ne poursuivent pas la démarche.
Fin 2002, deux de ces femmes sollicitent pourtant de nouveau le centre social. Mon arrivée en stage coïncide avec la reprise d’un accompagnement de celui-ci.

2) Recueil de données :
Prévenu de mon arrivée par le directeur du centre social, le groupe m’accueille au local dès la première semaine de stage, nous convenons ensemble que je les accompagnerais durant toute la durée de celui-ci. Des échanges préalables se sont tout de fois avérés nécessaires afin de bien poser le cadre de mon intervention en tant qu’assistante de service social et non animatrice ou conseillère ESF.

Concernant le recueil de données, je tiens à préciser qu’il s’est fait tout au long de l’intervention, dans la mesure où je n’avais pas la légitimité de demander directement une multitude de renseignements aux femmes qui composent ce groupe. Une relation de confiance s’étant peu à peu instaurée au fil des rencontres, j’ai alors progressivement tâché de mieux connaître la situation de chacune.
A mon arrivée, ce groupe se compose de 6 femmes du quartier qui sont locataires du parc HLM, pour certaines depuis plus de 10 ans.
Leur âge se situe entre 34 et 54 ans.
Elles sont toutes mères de famille et élèvent pour la plupart seules leurs enfants : 1 est mariée, 2 sont divorcées et 3 sont veuves.
Toutes évoluent au sein d’un système familial restreint, soit du fait de l’éloignement géographique, soit du fait de conflits ou de cassures importantes dans leur parcours de vie.
Leurs revenus sont constitués essentiellement de minimas sociaux, de pension d’invalidité ou d’allocation adulte handicapé.
Ces femmes mènent, pour la plupart, une vie très centrée sur le quartier.
Ce sont dans l’ensemble des personnes fragiles : que ce soit sur le plan de la santé, moral, ou relationnel. La rencontre du lundi représente, pour certaines, leur seul contact avec l’extérieur.

Ces femmes vivent comme un abandon le départ de la conseillère ESF et éprouvent des difficultés à se détacher d’un fonctionnement qui les mettait finalement peu en situation de responsabilité et à se mobiliser, en retour, seules autour d’activités et de projets. La plupart du temps, elles se réunissent au local pour boire un café et discuter, et ne font que très rarement une activité ou une sortie.

Ayant très peu de contact avec l’association de quartier dont leur groupe dépend pourtant, elles ne se sentent pas suffisamment reconnues et estimées par celle-ci, avec cette idée que, de ce côté-là aussi, on «les laisse un peu tomber». Je cite

Elles éprouvent, par ailleurs, des difficultés à s’ouvrir à d’autres femmes du quartier ne sachant pas comment les sensibiliser. Lors de mon arrivée en stage, je suis confrontée à un discours très présent au sein du groupe, du type : «Personne ne se joindra à nous, si des femmes avaient voulu venir, elles l’auraient déjà fait depuis longtemps.»

Je remarque, par ailleurs rapidement les divergences assez fréquentes au sein du groupe, qui peuvent parfois engendrer un climat conflictuel.

3) Analyse/problématique :
Au vu de ce recueil de données, il ressort les éléments suivants :
C’est avant tout, une image assez négative qu’a le groupe de lui-même, et qu’on retrouve à travers des propos du type : «De toute façon, on ne fait pas grand-chose d’intéressant.» ou encore : «Pas étonnant que d’autres femmes ne se joignent pas au groupe, pour ce qu’on y fait». Le regard stigmatisant que leur portent bon nombre d’habitants du quartier participe sans doute à ce mécanisme de dévalorisation. «C’est un groupe d’handicapées» me dira t’on à mon arrivée sur le quartier.
Ce groupe rencontre, par ailleurs, des difficultés à se rassembler autour d’un projet commun et donc à communiquer autour de son existence et des objectifs qu’il poursuit. Les femmes qui le composent s’impliquent inégalement dans son fonctionnement et prennent peu d’initiatives. La plupart préfère s’en remettre à une participante, qui est davantage soucieuse du dynamisme du groupe, mais qui se voit attribuer en retour une position de leader qu’elle n’a pas choisie.
Le climat souvent conflictuel affecte les échanges entre les participantes et ne permet pas toujours à chacune d’exprimer son opinion, notamment lors des prises de décision.
En même temps, ce sont aussi des femmes qui vivent sur le quartier depuis quelques années et qui en ont une bonne connaissance, ce qui leur permet d’être à même de sensibiliser d’autres personnes.
Autre atout majeur du groupe : Les personnalités très différentes qui le composent, avec des centres d’intérêts qui divergent souvent mais qui en font néanmoins toute sa richesse.

4) Plan d’action :
Négociée avec le groupe et en accord avec les orientations du centre social, mon intervention vise 3 objectifs principaux :

- Permettre un meilleur fonctionnement du groupe.
- L’accompagner et le soutenir dans son désir d’ouverture à d’autres femmes.
- L’amener à s’ouvrir davantage sur l’extérieur, à investir d’autres «champs» ce qui lui permettrait à long terme de sortir d’une certaine logique d’enfermement.

5) L’action :
Au vu des objectifs fixés, mon action s’est déroulée de la façon suivante :

Concernant mon 1er objectif : «Permettre un meilleur fonctionnement du groupe».

- Il s’agissait pour moi de faire en sorte que chacune de ces femmes trouve sa place au sein du groupe et soit, en retour, acceptée des autres participantes. Il m’a alors semblé opportun de travailler sur la valorisation, persuadée que ces femmes avaient toutes des savoirs faire qui ne demandaient qu’à être partagés avec le reste du groupe. Concrètement, il m’a fallu observer et être attentive lors des rencontres avec ces femmes et de ne pas manquer une occasion de relever, devant tout le groupe, les compétences de chacune, qu’il s’agisse de bricolage, ou encore de travaux manuels. Sollicitée, en retour, par les autres participantes, chaque femme s’est ainsi retrouvée, à un moment donné, animatrice du groupe, en quelque sorte, ce qui a contribué à renverser les rapports de force existants.
- Je ne me suis donc pas positionnée en tant qu’animatrice détentrice d’un savoir dans la mesure où j’ai moi-même activement participé aux ateliers, dont ces femmes étaient, à tour de rôle, responsables, je veillais toutefois à faciliter la communication entre elles.
- Confrontée toutefois à de nombreux conflits au sein du groupe, j’ai d’abord tenté d’exercer seule un rôle de médiation auprès des femmes directement impliquées, mais n’ai pas réussi à apaiser le conflit, ne connaissant pas suffisamment la pratique de la médiation. Il m’a alors semblé nécessaire d’évoquer en réunion d’équipe les difficultés que je pouvais rencontrer à ce moment là, ainsi que le sentiment d’impuissance que je ressentais face à cette situation. Les renvois qui m’ont été faits, m’ont permis d’entrevoir d’autres modalités d’intervention, et de trouver notamment appui auprès de l’animatrice du centre social, particulièrement au niveau de la gestion du conflit. Les échanges réguliers avec cette professionnelle lors des derniers mois de stage ont été, pour moi une ressource importante : ils m’ont guidé dans ma pratique et m’ont permis de prendre du recul par rapport à une situation que je n’aurais pas pu, de toute façon, maîtriser seule.
Forte de ses conseils, j’ai alors pris davantage confiance en moi et pu entamer un travail en profondeur avec le groupe, l’incitant à engager une réelle réflexion sur son propre fonctionnement. J’ai alors tâché de comprendre ce que ces femmes venaient y chercher, ce que leur apportait le fait d’être ensemble, ce que chacune pensait de l’attitude des autres participantes et qu’est ce qui, selon elles, permettrait au groupe de mieux fonctionner ?
Partant de ces questions, nous avons échangé durant trois après-midi sur le sujet. Des temps de discussion où j’ai toujours veillé à ce que chacune exprime son point de vue, m’aidant pour cela des conseils réguliers que pouvait m’apporter l’équipe du centre social en termes d’animation de groupe. Ce temps de réflexion a permis, par la suite, d’élaborer un document écrit mettant à jour les principes et règles du groupe. Un document distribué à chaque nouvelle participante.

Concernant mon 2e objectif : «Accompagner le groupe et le soutenir dans son désir d’ouverture à d’autres femmes».
- Ca été dans un premier d’échanger avec le groupe sur sa propre acceptation de «l’autre» car j’avais rapidement constaté que la plupart des participantes avaient des préjugés sur d’autres femmes du quartier et ne souhaitaient pas que ces dernières intègrent le groupe. Le fait de leur faire part de mes constats a ensuite permis de débattre autour de notions telles que le respect, la tolérance, le partage… la plupart de ces femmes ont alors accepter de revoir leur jugement.
- J’ai aussi démarché avec elles, à plusieurs reprises sur le quartier, distribuant les plaquettes que nous avions réalisées ensemble. Il s’agissait de présenter le groupe aux habitants et de sensibiliser d’éventuelles nouvelles participantes.
- Nous avons, par ailleurs, organisé un repas sur le quartier. Les participantes se sont elles même chargées d’inviter d’autres femmes, qui pourraient par la suite, se joindre à elles. Seize femmes se sont ainsi déplacées pour l’occasion.
- Je me suis, par ailleurs, tenue à disposition des femmes se présentant à l’accueil du centre social et plus particulièrement celles qui manifestaient le désir de sortir d’un certain isolement. J’ai ainsi pu les informer de l’existence du groupe et les aient parfois accompagnées lors de leur première venue à celui-ci.
- Enfin, j’ai tenu à rencontrer d’autres partenaires présents sur le quartier (travailleurs sociaux, travailleuses familiales, médiateur) afin de les informer de l’existence de ce groupe de femmes pour qu’ils puissent ensuite transmettre l’information aux personnes qu’ils accompagnaient.

Concernant mon 3e objectif : «Amener le groupe à s’ouvrir davantage sur l’extérieur, à sortir d’une certaine logique d’enfermement».

- Préparation avec le groupe et l’accompagnement de celui-ci lors de la restitution du diagnostic de territoire au Centre Social afin qu’il prenne activement part à cette démarche et se fasse connaître sur le plan communal.
- Utilisation du local de la laverie comme relais d’informations diverses et sensibilisation aux actions menées par le Centre Social telles que les conférences ou les groupes échanges de parents.
- J’ai ainsi pu accompagner quelques femmes du groupe à ces conférences et groupes échanges.
- Travail de partenariat avec l’association de quartier et le centre social lors de l’arbre de Noël sur le quartier. Le groupe de femmes s’est engagé lors des premières réunions de préparation à décorer toute la salle du centre social avec l’aide d’autres habitants du quartier.
- Avec quelques femmes du groupe, nous sommes aussi allés à la rencontre de bénévoles dans un autre Centre Social nous informer sur le principe des échanges de savoirs. Un principe que nous avons par la suite expérimenté au sein du groupe, avec pour objectif de le développer progressivement à l’échelle du quartier, puis de la commune.
- Nous avons aussi profité qu’une femme malienne intègre le groupe pour organiser un repas qui mette son pays à l’honneur. Une journée festive qui a été l’occasion d’échanger sur les différentes cultures et qui s’est achevé avec l’envie pour toutes, de renouveler l’expérience. Je cite : «On s’est évadé aujourd’hui, quand on pense qu’il y a peut-être d’autres cultures sur le quartier, ça vaudrait le coup de recommencer». A cette occasion, je trouvais intéressant que la presse locale puisse se déplacer afin de valoriser l’évènement. J’en ai alors fait part au groupe ces qui a bien perçu la démarche et nous avons contacté ensemble les journalistes.
- Enfin, parallèlement au travail collectif, j’ai accompagné individuellement certaines femmes qui rencontraient des situations difficilement exprimables au sein du groupe. Un travail d’écoute et de soutien qui les a incitées, par la suite, à s’orienter vers d’autres partenaires.

6) Bilan de l’action :
Après cinq mois d’intervention, on peut constater quelques changements dans la situation du groupe.
Celui-ci s’est d’abord élargi, passant de 6 à 9 personnes. Sans compter la dizaine de femmes qui viennent désormais de façon plus ponctuelle.
Ces femmes ont, par ailleurs, démontré leur capacité à s’investir dans un projet à l’échelle du quartier, à travailler en lien avec des partenaires et à se mettre en avant en public. Une expérience qui a eu des effets bénéfiques sur chacune d’entre-elles, puisque toutes en ressortent toutes avec une meilleure image d’elles-mêmes, de leurs capacités. «Maintenant, on se sent plus capable» me confiera une de ces femmes.
Au fil du stage, j’ai, par ailleurs, pu constater des effets positifs concrets sur chacune d’elles : plus d’attachement quant à leur tenue vestimentaire, une attitude plus sereine et plus posée au sein du groupe mais aussi des répercussions, pour certaines, sur leur vie personnelle et familiale. Une femme me dira par exemple : «Mon mari et mes enfants me trouvent plus gaie et plus détendue ces derniers temps».
Au final, je pense que mon intervention a contribué au renforcement du groupe et a sans doute permis à ces femmes d’être davantage en confiance. Elles sont peut-être aujourd’hui moins dans l’attente de ce qu’un intervenant extérieur pourrait leur apporter et sont avant tout fières de ce qu’elles font.
Se sentant plus en confiance, certaines femmes ont pu s’impliquer dans d’autres activités, d’autres domaines, sans culpabiliser vis-à-vis des autres femmes du groupe comme cela était le cas en début de stage.
Il faut quand même noter la place conséquente qu’a pris le conflit dans cette intervention, ce qui a demandé un travail plus important que je ne l’aurai pensé au départ. Après coup, je pense que la réflexion qu’a pu mener le groupe sur son fonctionnement, était un préalable nécessaire à son ouverture. Elle a aussi permis de renverser certains rapports de force qui s’étaient peu à peu installés au fil du temps. On cherche désormais à entendre l’avis de toutes avant de prendre une décision.
Ce groupe demeure toutefois fragile parce que les femmes qui le composent le sont elles-mêmes, il faut progressivement l’amener à s’extérioriser tout en le renforçant. Une donnée importante que doivent prendre en considération le centre social et l’association de quartier dans l’accompagnement qu’ils pourront lui apporter à l’avenir.
Le principe des échanges de savoirs qu’expérimente actuellement ces femmes participe à cette démarche de valorisation et d’ouverture sur l’extérieur. Reste à voir comment elles pourront s’associer à d’autres acteurs locaux et s’investir dans une démarche de projet pour développer ce principe à l’échelle du quartier et de la commune, par la suite.

Mon intervention auprès du groupe s’est achevée par la tenue d’une réunion à laquelle je l’ai convié ainsi que l’association de quartier.
Lors de cette réunion, ces femmes ont exprimé leur satisfaction d’avoir pu travailler avec le centre social et l’association de quartier à l’occasion de l’arbre de Noël. Elles ont émis le souhait de renouveler l’expérience, faisant quelques propositions pour l’été à venir, des réunions de préparation sont donc à prévoir entre ces partenaires. Elles nous ont aussi fait part de leur satisfaction d’avoir été mises à l’honneur dans le journal, ce qui, selon elles, a contribué à modifier le regard que pouvaient leur porter les habitants du quartier.
Cette réunion a aussi été l’occasion de voir ensemble la façon dont le Centre Social allait pouvoir poursuivre l’accompagnement du groupe. Le directeur du centre et l’animatrice se sont engagés à effectuer un bilan régulier avec ces femmes, à raison d’une fois par mois et à se rendre au local le plus souvent possible, en fonction de leurs disponibilités.


III. Conclusion
Pour conclure, je dirais que cette intervention m’a permis de me mettre en situation de responsabilité dans un domaine que je n’avais jamais expérimenté jusqu’ici : le travail social avec un groupe d’adultes, où j’ai pu mesurer toute l’importance que pouvait avoir l’intervenant, que ce soit au niveau de la dynamique de groupe ou bien encore de la gestion des conflits.
L’accompagnement d’un groupe requiert chez le professionnel beaucoup de dynamisme et une attention toute particulière aux rapports de force en présence. Au-delà de ça, il faut aussi être conscient de sa propre implication, et des conséquences que peut avoir son comportement, sur celui des autres participants, particulièrement en cas de conflit. Une réflexion sur ma position et mon rôle au sein du groupe qui m’est venue peu à peu au fil des mois mais ne s’est pas imposée d’emblée, n’ayant pas tout de suite fait le rapprochement entre mon comportement et l’attitude que pouvait adopter les participantes. Ce stage a été pour moi l’occasion de me remettre en question, de ce point de vue-là.
Cette expérience m’a aussi permis de saisir plus que jamais toute l’importance d’échanger au sein de son équipe, particulièrement lorsqu’on éprouve des difficultés, comme ça été le cas pour moi à un moment du stage où je pensais que le conflit au sein du groupe était sans issu. Les retours qui m’ont alors été faits en réunions d’équipe m’ont permis d’aborder plus sereinement la situation et de dégager de nouvelles pistes de travail auxquelles je n’aurais pas songé seule.
Enfin, l’intérêt de cette situation est de m’avoir permis d’aborder ces personnes autrement que par l’approche individuelle dont on a peut-être plus l’habitude en tant qu’assistante sociale et d’observer la complémentarité que peut avoir cette dernière avec l’approche individuelle. Dans la mesure où le cadre est clairement posé pour l’usager et le professionnel, que le respect et la confidentialité sont présents dans l’intervention, que cette dernière ne vient pas nuire à l’accompagnement individuel, je crois que ce mode d’approche collectif, nous permet sans doute d’observer les usagers sous un autre angle, et peut-être de mettre en avant d’avantage leurs compétences.

Isabelle

Re: correction des soutenances

Message non lu par Isabelle » 27 mai 2004 14:59

Bonjour,
je serais intéressée pour vous joindre ma situation sociale.
IL s'agit d'une intervention dans le cadre des actions collectives. J'ai eu des retours très différents selon mes deux jurys, et je ne sais plus ce que je dois en penser.
Auriez-vous un mail auquel je pourrai faire suivre ma situation sociale?
Je vous remercie de votre disponibilité...
Isabelle

amélie

Re: correction des soutenances

Message non lu par amélie » 28 mai 2004 19:08

Bonjour,
Vous serait-il possible de me communiquer votre adresse e-mail afin que je vous expédie ma situation sociale que j'ai envoyée par erreur sur le forum.
Merci d'avance
Amélie

poulain tatiana

Re: correction des soutenances

Message non lu par poulain tatiana » 28 mai 2004 20:25

je vous avais fait un retour de votre situation vous ne l avez peut etre pas reçu. mon adresse est: tatiana13@wanadoo.fr
dès que je reçois un message de votre part je vous renvoie une correction à votre boite de messagerie personnelle.
tatiana poulain, assistante sociale

poulain tatiana

Re: correction des soutenances

Message non lu par poulain tatiana » 28 mai 2004 20:31

il n y a aucun problème. j attends vos soutenances et je vous fais un retour rapidement.
tatiana13@wanadoo.fr

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