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philosophiquement et après ?

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dey

philosophiquement et après ?

Message non lu par dey » 28 févr. 2005 16:56

bonjour,
j'ai envie de croire que les beaux-parleurs et les faux-semblants ne soient pas présents dans nos équipes et nos institutions, ils sont présents au niveau politique , partout, dans les églises, les mosquées , les supermarchés, les avions remplis de baroudeurs,les écoles qui vont dorénavant faire apprendre la marseillaise aux enfants,

j'ai tendance à me dire que je vais devenir une belle parleuse aussi, car comment échapper à ce rouleau compresseur de connerie et de merde qui envahissent nos écrans, nos espaces publics, nos dicussions,

philosophie, voilà . le discours du fondement de l'inégalité parmi les hommes, de rousseau, l'existentialisme de sartre, le petit prince aussi et les fables de la fontaine pourquoi pas
je crains qu'il nous manque une lanterne, le phare ne fonctionne pas depuis longtemps et la mer est de plus en plus houleuse,
connais toi toi-même disait socrates, peut être est ce une tâche incommensurable , peut être que notre condition d'être humain nous lie à une liberté que partielle ,
la terre , le système solaire, la galaxie et ses milliards de copines...
la connaissance de soi et du monde me semble parfois absurde vu l'ampleur, mais je stoppe là mon petit monologue ,
je ne cherche pas forcément vos réactions, c'est un petit délire que j'avais pas forcément envie d'écrire sur papier
, alors voilà

ThyD

Après tout.

Message non lu par ThyD » 28 févr. 2005 17:47

Tellement pensé, tourner, retourner les questions en tout sens. Approcher certains territoires un peu plus mystiques pour m'accorder certaines voies. Même cela, j'en suis délié, libéré on peut dire. Nous nous contenons en nous même. En un temps passé, nous serions des torches humaines. Mais un peu ironiquement, aujourd'hui, nous sommes de simples petits briquets. Pourtant je perçois toute la force de l'esprit et je crois profondément aux sens, à l'essence que l'humain se donne pour avancer. Moi qui ne veut pas tomber un jour dans la psychiatrie délocalisée, je me camisole «naturellement» pourrions-nous dire ? L'humain accroché à la branche animale, donc nous pourrions tenir le fait que la société, les sociétés sont «naturelles», sont des voies d'essais, la civilisation domestique et castratrice. Tout ce qui émerge de la pensée : «acte», peut-être, chacun cherche un «bien» je crois. Aussi mal cela fait, on aimerait tendre vers l'épine du coeur. Pour cela, il faut une «permission». Et nous pouvons trouver encore par delà la vie l'universalité des territoires. Cela n'est pas propre à nous, à l'humain je veux dire. L'on accuse sans cesse nos complexes alors que nous dépendons de ces conditions qui échappent à nos consciences. Etonnamment, on pourrait noter que la conscience est un outil capable d'avancer vers un bien collectif ? La conscience à mes yeux est individuelle. L'être raisonne, façonne et expanse. Il accorde la réponse «attendue» par l'accroissement sans cesse de tout ce qu'il produit, à commencer par lui même. Finalement, la conscience est-elle collective pour son bien propre ? On pourrait en avoir l'impression localement, mais le doigt appuie (de loin pour ne pas avoir mal) alors cette notion «d'impression». Pourquoi toujours plus nombreux ? Pour «massivement échouer» et accorder «quelques réussites». Darwinisme, sans doute. Teinté d'un eugénisme moderne individualisé. Ca me fatigue, comme si je me défendais à travers ces mots.

Alain

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par Alain » 15 mars 2005 20:38

C'est super beau ce que tu écris. J'ai vaguement pensé à une époque qu'il n'y avait que la poésie pour rendre compte du travail que j'essayais d'assurer auprès des pauvres, des drogués, des étrangers....des autres....Et puis mon employeur m'a dit "tout doux mon gros lapin, t'es pas là pour enchanter le monde, t'es là pour faire des contrats d'insertion". Ah bon, c'est tout? Ben oui, à peu près...

philippe gaberan

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par philippe gaberan » 15 mars 2005 22:11

Bonsoir Alain,
Invité en Suisse dans une école supérieur de formation en travail social sur le thème "enjeux du travail social de demain" http://www.eesp.ch/236.0.html
et dénonçant les méfaits du capitalisme sur le travail social, un élu Suisse, équivalent d'un sénateur chez nous, m'a gentiement répondu qu'en Suisse on était poli.
je crois qu'il y en assez de se laisser "baiser" avec le sourire et qu'il faut envoyer "chier" tous ces patrons qui oublie que la relation humaine n'est pas faite de raison mais de passion, que le métier ne se nourrit pas de théories mais de poésies. Retrouvons nos âmes de poète et ayons de nouveau l'envie de rêver le monde. Ce n'est pas pur cela que nous serons forcément à côté de la plaque.
philippe gaberan

philippe

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par philippe » 16 mars 2005 12:35

bonjour, tout à fait d'accord, excepté que la relation humaine est faite de passion ET de raison, non ? le plus complexe étant évidemment le dosage. Quand la raison prend le dessus, je rapelle en force la passion. Et inversement, d'ailleurs. Bref je doute plus souvent qu'à mon tour. Mon quotidien intérieur est fait d'oscillation entre l'une et l'autre. Depuis quelque temps c'est la passion qui m'entraine, mais avec l'aide de la raison, je me sens super vivant, énergique, créatif, humain, paisible, attentif, réactif...
bonne journée

dey

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par dey » 16 mars 2005 13:16

ton texte ThyD m'a fait tombé de la chaise,
alain, ne te décourage pas , vive la poésie !
et philippe,nos âmes de poètes se sont en effet égarées,
jacques prévert disait:
"quand quelqu'un dit :
je me tue à vous le dire,
laissez-le mourir"
poésie pour caresser les mots et leur donner des couleurs ou simplement pour glisser une parole,une façon de voir la vie et la vivre.
la poésie, remède à l'absurdité, peut réchauffer, à condition de bien vouloir s'oublier, se décentrer de la réalité et de son réel pour seulement accepter ses mots avec notre âme.

m

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par m » 18 mars 2005 22:03

il pleure dans mon coeur
comme il pleut sur la ville,
quelle est cette langueur
qui pénètre mon coeur,
(...) c'est bien la pire des peines
de ne savoir pourquoi
sans amour et sans haine
mon coeur a tant de peine..
C'est un poême de Verlaine que j'aime beaucoup, et qui me donne beaucoup d'émotions, quand mon quotidien est très lourd, quand la pression social est insuportable, allez savoir pourquoi ce poême me donne du vague à l'âme...

:bye:

Alain

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par Alain » 18 mars 2005 22:07

C'est rafraichissant comme tout. COntinuez s'il vous plait. Je suis éducateur, un peu en milieu rural, enfin petite ville de province. C'est pas facile de trouver des gens qui défendent ce type de position, on a toujours l'impression de passer pour un extra terrestre... Personnellement je viens d'Alpha du Centaure, mais je me soigne.

Bonne continuation.

philippe gaberan

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par philippe gaberan » 20 mars 2005 12:08

salut à tous,
intéressant Philippe ce jeu de la raison et de la passion, la première venant contrôler la seconde dans un savant dosage... Cela rappelle un peu ce que dit Sigmund Freud dans l'articualtion du "ça" du "moi" et du "sur-moi". Tout cela est formidable sur un plan théorique mais me paraît plus complexe dans la pratique. Car qui, sinon moi, fait le dosage entre la part de raison et de passion? Et comment être à la fois juge et arbitre dans une situation qui, justement, me passionne autant que me questionne ? En cuisine, je goûte pour savoir s'il faut rajouter de ceci ou de cela... Mais comment goûter à soi-même ?
Ce que je veux dire par là c'est que nos métiers, qui exigent à la fois engagement et professionnalisme, se font, me semble-t-il dans des allers retours, des essais erreurs où parfois plus de passion l'emporte sur la raison et vice-versa. Je peux m'emporter vis-à-vis d'un gamin, l'important n'est pas de le regretter en silence mais de pouvoir revenir sur son erreur en y mettant des mots. Dès lors, il faut apprendre à se connaître soi, pouvoir faire la part de son héritage (et sans doute avec l'aide d'un psy, cure personnelle ou travail de supervision) pour distinguer ce qui dans mes actes relèvent de ma volonté propre de ce qui s'excerce à mon "in-su" parce que, pour le dire vite, revenant de mon inconscient (retour du refoulé, toujours chez Freud). Ce ne sont pas les passions qui sont fondamentalement dangereuses mais le fait qu'elles puissent être portées par "nos fantômes" plutôt que par nous même. Un peu long, un peu flou, mon mesage mais le sujet est difficile. Non?
Philippe Gaberan
http://philippegaberan.free.fr

Philippe

Re: philosophiquement et après ?

Message non lu par Philippe » 21 mars 2005 13:25

bonjour, "se connaitre soi même", c'est exactement ça, la clé est là.Mais pour certains, ça peut prendre du temps, d'autres n'y arriveront jamais... L'essentiel est de tomber sur les bons outils qui nous permettront de nous ouvrir telles des fleurs grandioses aux pétales éclatants(c'est le printemps, aujourd'hui)!...
Mais peut on dire à un moment qu'on se connait soi-même, n'est ce pas illusoire ? Ne sommes nous pas sans cesse habités par des failles, des cassures, qu'on ne maitrise pas ?
Serait-ce ces "fantômes" dont tu parles ?
bonne journée

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