"Le promoteur du RSA bénévolat, Patrick Labaune, est jugé pour détournement de fonds publics"
https://rebellyon.info/Le-promoteur-du- ... rick-19229
J'ai suffisamment roulé ma bosse pour en voir et en entendre, des donneurs de leçons professionnels, des "fais ce que je dis, surtout pas ce que je fais"... mais celui là j'avoue il tient le pompon : comme je ne suis pas étonné.
Ce post ne porte pas comme but un lynchage public, ce qui serait stérile et inutile.
J'aimerais prendre cette information pour initier une réflexion sur le sujet. Il ne faut pas se voiler la face, le dispositif RSA est par essence un dispositif à la mécanique très anxiogène pour les bénéficiaires qui subissent cette situation pour la très large majorité. Ce qui en soit, déjà, n'est pas normal.
D'abord, comment dit-on ? Etre au RSA, avoir le RSA, percevoir le RSA, le langage, la façon de nommer la chose donne déjà une piste sur comment nous sommes amenés, de façon plus ou moins consciente tant cela renvoie à un conditionnement, à assimiler la personne, donc la confondre à sa situation. Confondre la situation et la personne pour finalement en faire "une condition"... de sortie... ou d'insertion bien qu'il est absurde de considérer une personne au RSA comme "non insérée" puisque par définition, nous sommes tous et toutes partie intégrante de la société et ce depuis notre naissance. Un parcours dit de "réinsertion" renvoie à des termes que l'on pourrait tout autant utiliser pour des personnes sortant de prison, avec tout le respect que je dois car il ne s'agit pas de juger ni même de catégoriser (et c'est là toute la difficulté, comprendre l'autre dans sa différence demande de réaliser un certain effort... que la plupart ne font plus). "Que la plupart ne font plus" pourrait être perçu comme une attaque envers le professionnel dans sa pratique mais il ne s'agit pas de critiquer un rouage humain parmi d'autres mais plutôt un ensemble structurel (composé de divers organismes, dont les CG, les chargés de mission, Pôle emploi et tous les partenaires sociaux) qui fait système ou ensemble systémique dont le bénéficiaire devrait par un principe naturel être placé au coeur mais dans la réalité des faits se trouve la plupart du temps en périphérie, voire même en dehors pour les cas les plus difficiles.
La réflexion n'est pas non plus de créer un bénéficiaire type et donc d'assimiler l'ensemble des bénéficiaires à une caricature grossière et non réaliste puisque chaque situation est un cas unique, même si bien évidemment il est toujours possible d'en dégager les contours pour ne dire les grandes lignes, juste comme repères mais sans perdre de vue qu'en face se trouve quelqu'un qui engage sa vie puisque sur le fond, cet engagement contractuel concerne une vie, tout au moins la possibilité de celle-ci : pression inégale, donc, que le bénéficiaire doit pourtant supporter. Vous pourriez me dire que toute situation engage une vie alors j'en viendrai (plus tard) à préciser ma pensée mais dont vous pouvez dorénavant en pressentir l'idée.
Bien sûr nous pouvons questionner de la pertinence d'un contrat qui n'en est pas un (tronqué ou pipé, choisissez le terme qui vous convient le mieux c'est gratuit) bien sûr de la reconnaissance symbolique et de l'importance du geste de signer comme engagement, reconnaissance et acceptation de ses droits et devoirs (du blabla car le bénéficiaire n'est pas stupide, ni même coupable de sa situation). De la profonde méconnaissance de l'autre ou de la mauvaise foi politique ? Je penche pour la deuxième puissance 1000 au moins, avec une bonne dose de première malgré tout car comment comprendre la situation d'une personne lorsqu'on ne l'a pas connu soi-même (?) Quid du stage "Toi aussi devient SDF pendant 15 jours pour te faire une meilleure opinion du monde ?" N'allons pas jusque là mais certains en seraient (malheureusement) bien capables.
Donc, un contrat qui n'en est pas un = contrat inégal qui ne considère pas véritablement l'ensemble des actions engagées par les deux parties (CG / bénéficiaire) puisqu'il s'agit pour la plupart de juger uniquement des actions menées par le bénéficiaire. Le propos n'est pas de dire que les CG ne commettent rien de concret en la matière mais pour la plupart se reposent uniquement sur le sacro saint devoir d'être au minimum inscrit au Pôle emploi = on ferme les yeux SINON attention menace de suspension. Donc juste une condition automatique, procédurière, de routine qui permet de gagner du temps (du côté du CG) de se décharger de toute notion de devoirs sinon juste l'attribution d'un minima, le RSA, qui au demeurant porte très mal son nom puisque il ne s'agit que d'un maigre moyen de subsistance.
Comment est il possible de valoriser le parcours d'un bénéficiaire dans ces conditions ? Lui demander de réaliser des heures de travaux généraux à titre de bénévole ? La question n'est pas de refaire un débat je dirais passé et dépassé (même si par moment il est remis sur le tapis de la haute mauvaise foi politique et de la petite stratégie de quelques opportunistes) mais de se demander comment se fait il que le dispositif RSA a plus d'une génération de retard sur ce que devient la société d'aujourd'hui (en profonde mutation) (?)
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Le RSA bénévolat
Re: Le RSA bénévolat
Le Conseil d’Etat estime que du bénévolat peut être demandé en échange du RSA.
Je ne vous apprends rien certainement, le Haut-Rhin met en place 7 h de bénévolat / semaine en condition toujours la même contrepartie : le RSA. Le RSA n'est pas un salaire, c'est un dédommagement légitime (qui ne devrait pas exister on est bien d'accord) qui signale un réel problème croissant : un changement de paradigme industriel.
Ce changement de paradigme industriel est une réalité. C'est un sujet au combien passionnant car nous assistons à la levée d'une nouvelle ère industrielle, tout comme c'était le cas durant le siècle des lumières. Mais avec des conséquences plus nettes, plus radicales. Je ne vous apprends rien. Comme si l'ère de la post-modernité a choisi son camp et le crie haut et fort. C'est à la mode, même les idéologies les plus extrémistes ne se cachent plus et tentent de faire de leurs choix de véritables enjeux démocratiques (mais c'est un autre sujet).
Il suffit de regarder par exemple comment ça bouge dans la grande distribution. Les caisses automatiques remplacent peu à peu les caissières. Je n'apprends rien là dessus. La théorie du grand remplacement ironiquement trouve son application par la machine (attention, l'outil n'est pas mauvais). Rien n'est mauvais en soi, c'est comment les choses seront interprétées qui risquent de gripper cet ensemble sociétal et donc de provoquer quelques étincelles.
Les métiers évoluent en nous entrons dans l'ère Algo (pour algorithmes). Il faut former de nombreux techniciens et donc des formations très spécialisées. Pas à la portée de tous. Car c'est une réalité, une scission importante s'opère (plus que jamais) entre l'utilisateur/consommateur et le spécialiste ou technicien (également consommateur). La consommation actuelle porte un danger en son sein et qui éclot ici et là : le consommateur à cette illusion d'être acteur. De créer en définitif sa propre consommation. D'être limite technicien de ses données. C'est une fable, évidemment, fabriquée de toute pièce : pour vendre, tout simplement. Donner l'illusion au consommateur que c'est lui qui fabrique un monde possible. Jusqu'à pouvoir le piloter.
L'industrie actuelle repose en grande partie sur du vent, tout cela ne tient qu'à un fil. On paie le prix cher ! Et ce prix sera de plus en plus cher à payer. Ce changement de société n'est pas encore compris réellement par tous. Il y a un pressenti important de la part de la grande majorité de la population mais en filigrane il y a cette illusion encore de penser et d'appliquer un monde tel que nous l'avons toujours connu.
Si l'ancien monde condamnait ceux qui n'entraient pas dans le modèle : le nouveau doit apprendre à accepter en son sein ses propres contradictions. Le nouveau monde doit savoir accueillir (l'autre, l'étranger) et pardonner pour fonctionner. Un monde possible où chacun pourrait réellement trouver sa place.
///
Pourquoi ce message ?
En substance on pourrait se braquer contre de telles initiatives. Bien évidemment qu'ici le bénévolat est mal approprié. Car le message que cela renvoie prend en faute le bénéficiaire alors que l'actuel modèle sociétal produit (pardon) du déchet humain. Le terme est fort d'autant plus que cela m'inclut dedans mais ne craignons pas cette réalité. Selon moi, une société évoluée est jugée selon la façon dont elle traite ses "laissés pour compte" (terme mieux approprié). Redonner du sens par la reconnaissance et surtout la valorisation. Ne plus laisser pour compte.
Il est plus facile, surtout pour une institution, de rabaisser un individu, de le contraindre, plus que de l'élever, le valoriser. Comment créer de la valeur si le message passe par une gratuité du travail ? Responsabiliser ?
///
Bien sûr que c'est du cas par cas. Bien sûr que le RSA est éprouvant à vivre. Que certain.e.s n'arrivent plus à se lever. Que certain.e.s personnes connaissent des phases destructurantes qui les abiment profondément et que l'éloignement des conditions minimales pour assumer un emploi est tel que nombre de personnes sont dans une incapacité immédiate de se mettre en route avec tout ce que ça implique comme ressources et capacités. Nombre de ces personnes se trouvent être "brisées"... à réparer sur la durée, pour certaines. Et que quelques heures, ce sont des regards que l'on croise, et que signer un contrat c'est une reconnaissance que l'on accorde ! Mais cela doit passer par la VALORISATION pas uniquement morale car l'acte administré, institutionnel, n'est pas charité. Tu proposes quelques heures ? Tu proposes du travail ? Tu proposes finalement l'objet d'exclusion dont la personne s'est heurtée dans le fil de son parcours et de ses échecs ? Alors tu paies ! TU REMUNERES !
Ce n'est quand même pas bien compliqué...
Alors après des emplois au rabais (AVS... AESH... pour ne citer que ceux là...), du travail gratuit au RSA ?
Tous les avis, points de vue sont bienvenus. Je ne suis pas là pour entrer dans la contradiction systématique. Je respecte et accueille réellement des points de vue différents voire en total contradiction. C'est cet ensemble qui nous enrichit.
Je ne vous apprends rien certainement, le Haut-Rhin met en place 7 h de bénévolat / semaine en condition toujours la même contrepartie : le RSA. Le RSA n'est pas un salaire, c'est un dédommagement légitime (qui ne devrait pas exister on est bien d'accord) qui signale un réel problème croissant : un changement de paradigme industriel.
Ce changement de paradigme industriel est une réalité. C'est un sujet au combien passionnant car nous assistons à la levée d'une nouvelle ère industrielle, tout comme c'était le cas durant le siècle des lumières. Mais avec des conséquences plus nettes, plus radicales. Je ne vous apprends rien. Comme si l'ère de la post-modernité a choisi son camp et le crie haut et fort. C'est à la mode, même les idéologies les plus extrémistes ne se cachent plus et tentent de faire de leurs choix de véritables enjeux démocratiques (mais c'est un autre sujet).
Il suffit de regarder par exemple comment ça bouge dans la grande distribution. Les caisses automatiques remplacent peu à peu les caissières. Je n'apprends rien là dessus. La théorie du grand remplacement ironiquement trouve son application par la machine (attention, l'outil n'est pas mauvais). Rien n'est mauvais en soi, c'est comment les choses seront interprétées qui risquent de gripper cet ensemble sociétal et donc de provoquer quelques étincelles.
Les métiers évoluent en nous entrons dans l'ère Algo (pour algorithmes). Il faut former de nombreux techniciens et donc des formations très spécialisées. Pas à la portée de tous. Car c'est une réalité, une scission importante s'opère (plus que jamais) entre l'utilisateur/consommateur et le spécialiste ou technicien (également consommateur). La consommation actuelle porte un danger en son sein et qui éclot ici et là : le consommateur à cette illusion d'être acteur. De créer en définitif sa propre consommation. D'être limite technicien de ses données. C'est une fable, évidemment, fabriquée de toute pièce : pour vendre, tout simplement. Donner l'illusion au consommateur que c'est lui qui fabrique un monde possible. Jusqu'à pouvoir le piloter.
L'industrie actuelle repose en grande partie sur du vent, tout cela ne tient qu'à un fil. On paie le prix cher ! Et ce prix sera de plus en plus cher à payer. Ce changement de société n'est pas encore compris réellement par tous. Il y a un pressenti important de la part de la grande majorité de la population mais en filigrane il y a cette illusion encore de penser et d'appliquer un monde tel que nous l'avons toujours connu.
Si l'ancien monde condamnait ceux qui n'entraient pas dans le modèle : le nouveau doit apprendre à accepter en son sein ses propres contradictions. Le nouveau monde doit savoir accueillir (l'autre, l'étranger) et pardonner pour fonctionner. Un monde possible où chacun pourrait réellement trouver sa place.
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Pourquoi ce message ?
En substance on pourrait se braquer contre de telles initiatives. Bien évidemment qu'ici le bénévolat est mal approprié. Car le message que cela renvoie prend en faute le bénéficiaire alors que l'actuel modèle sociétal produit (pardon) du déchet humain. Le terme est fort d'autant plus que cela m'inclut dedans mais ne craignons pas cette réalité. Selon moi, une société évoluée est jugée selon la façon dont elle traite ses "laissés pour compte" (terme mieux approprié). Redonner du sens par la reconnaissance et surtout la valorisation. Ne plus laisser pour compte.
Il est plus facile, surtout pour une institution, de rabaisser un individu, de le contraindre, plus que de l'élever, le valoriser. Comment créer de la valeur si le message passe par une gratuité du travail ? Responsabiliser ?
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Bien sûr que c'est du cas par cas. Bien sûr que le RSA est éprouvant à vivre. Que certain.e.s n'arrivent plus à se lever. Que certain.e.s personnes connaissent des phases destructurantes qui les abiment profondément et que l'éloignement des conditions minimales pour assumer un emploi est tel que nombre de personnes sont dans une incapacité immédiate de se mettre en route avec tout ce que ça implique comme ressources et capacités. Nombre de ces personnes se trouvent être "brisées"... à réparer sur la durée, pour certaines. Et que quelques heures, ce sont des regards que l'on croise, et que signer un contrat c'est une reconnaissance que l'on accorde ! Mais cela doit passer par la VALORISATION pas uniquement morale car l'acte administré, institutionnel, n'est pas charité. Tu proposes quelques heures ? Tu proposes du travail ? Tu proposes finalement l'objet d'exclusion dont la personne s'est heurtée dans le fil de son parcours et de ses échecs ? Alors tu paies ! TU REMUNERES !
Ce n'est quand même pas bien compliqué...
Alors après des emplois au rabais (AVS... AESH... pour ne citer que ceux là...), du travail gratuit au RSA ?
Tous les avis, points de vue sont bienvenus. Je ne suis pas là pour entrer dans la contradiction systématique. Je respecte et accueille réellement des points de vue différents voire en total contradiction. C'est cet ensemble qui nous enrichit.
Re: Le RSA bénévolat
Bonjour,
Je vais faire court pour synthétiser mon post précédent.
Du travail rémunéré, il n'y en a pas pour certaines personnes qui connaissent alors de grandes difficultés (ce quelque en soient les raisons). Mais du travail gratuit, tiens c'est étonnant : IL Y EN A pour ces personnes dont on en fait une catégorie à traiter comme telle.
On veut bien m'expliquer ? Non parce que je suis limité par moment, je ne comprends pas tout ! Payer : plus personne ? Bénévolat : Tu m'ouvres les bras !
Du bénévolat qui n'est pas volontaire ? Première nouvelle ! Appelons les choses par leur vrai nom SVP, soit : TIG, travaux d'intérêt général...
On y vient on y vient à l'assimilation du sans-emploi à la délinquance.
Seulement c'est facile de pousser sa gueulante. Cette initiative peut partir d'un bon sentiment pour les uns, permettre à la personne qui s'isole de trouver quand même un rythme et de garder contact avec une certaine réalité du travail, de l'emploi. Mais assimiler tout le monde au même projet serait une erreur. J'y reviendrai mais je tenais à poser ce message aujourd'hui.
Et bon dimanche !
Je vais faire court pour synthétiser mon post précédent.
Du travail rémunéré, il n'y en a pas pour certaines personnes qui connaissent alors de grandes difficultés (ce quelque en soient les raisons). Mais du travail gratuit, tiens c'est étonnant : IL Y EN A pour ces personnes dont on en fait une catégorie à traiter comme telle.
On veut bien m'expliquer ? Non parce que je suis limité par moment, je ne comprends pas tout ! Payer : plus personne ? Bénévolat : Tu m'ouvres les bras !
Du bénévolat qui n'est pas volontaire ? Première nouvelle ! Appelons les choses par leur vrai nom SVP, soit : TIG, travaux d'intérêt général...
On y vient on y vient à l'assimilation du sans-emploi à la délinquance.
Seulement c'est facile de pousser sa gueulante. Cette initiative peut partir d'un bon sentiment pour les uns, permettre à la personne qui s'isole de trouver quand même un rythme et de garder contact avec une certaine réalité du travail, de l'emploi. Mais assimiler tout le monde au même projet serait une erreur. J'y reviendrai mais je tenais à poser ce message aujourd'hui.
Et bon dimanche !