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faut-il guérir le fou?

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ladunea

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par ladunea » 09 févr. 2005 09:35

M Gabéran,

La télévision, le cinéma, la littérature, sont le reflet meme déformé de notre société est donc de la vie.

Lorsque je parle du fait qu'un schizophrène peut tuer des personnes de sa famille, je ne faisais pas référence à une affaire médiatisée, mais bien à des personnes anonymes qui me sont proches.
Tous les schizo ne sont pas des criminels revient à dire; tous les hommes ne sont pas des criminels.
Non, je ne pense pas que n'importe qui peut péter les plombs au point de tuer père et mère. Le meurtre ne peut etre banalisé comme dans les jeux vidéo, les feuilletons. Il me semble que cette capacité de passage à l'acte est dut à une failure, un déséquilibre profond que heureusement nous n'avons pas tous. Notre éducation, notre morale, notre étique, notre conscience du bien et du mal , nos croyances, notre raison, notre sensibilité, etc, empèchent pour un très grands nombre d'entre nous ce que l'homme a décidé d'appeler meurtre, pendant que l'animal continue de tuer par instinct de survie.

Je suis tout à fait de votre avis quant au fait que nous sommes sans cesse sur un fil et qu'un rien peut nous faire basculer dans la folie.
L'artiste, le scientifique, freurtent si fort avec les Dieux , effleurent de si près la vérité voir l'essence de la vie, que cela ne laisse sous leurs pieds qu'un fil à peine perceptible sur lequel ils aiment à se ballader, se mettre en danger...
Original est la conclusion que fait autrui, eux ils n'en sont plus là. Comme vous le dites, certains artistes ont en eux un grand décalage (assumé) et meme de grandes douleurs, mais ils les trancendent à travers leur création.
Et ainsi donne à voir leur vision personnelle, comme une libération, comme une résistance...
A la différence de biens des malades mentaux que l'on peut nommer fous, qui ne trancendent rien, ne transmettent aucun message ( à part peut-etre la fin du Monde ou qu'ils sont Dieu...) , qui sont enfermés dans leur souffrance, prisonniers de leur décalage, aliénés.
Alors que vous, vous ne citez que des exemples d'actesqui prouvent votre liberté, votre lutte votre volonté: "dénoncer une injustice, manifester, faire grève". Les conséquences ont été intégrées , vous n'etes ni inconscient ni irresponsable, vous avez juste évalué qu'elles valaient la peine d'etre encourues. Parce que oui, nous sentons que "nous devons le faire".
Est-il possible de vous comparer à cette jeune femme qui étrangle sa mère parce que la voix dans sa tete lui criait: "nous devons le faire"?
Lorsque vos proches vous lancent: "mais tu es fou!", ce n'est qu'une réaction face à une peur, une incapacité, une incompréhension.
Pour cette amie, la folie c'est sa maladie. Celle-ci n'est pas poétique, elle est destructrice, pour elle, pour les autres.
La question est de savoir si l'asile est une solution pour elle comme pour d'autres malades.

Oui, nous simplifions à outrance.
;)

thed

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par thed » 10 févr. 2005 04:32

Bonjour,

Me suis je reconnu dans vos écrits ? Que sais-je, on me tend la psychiatrie douce. Oui, la reconnaissance n'est plus un problème en soi, dans l'écrit, la naissance moins encore. Au corps les pensées se trouent un temps, se trouvent dans le silence.

Vos mots me donne goût. Le beau dans vos attentions si justes, jusque sous le joug de vos croyances me font tendrement sourire par endroit. Et pleurer, mais ces larmes elles surgissent depuis peu. Du puit remonte ces fragments extraits de la source, celle qui alimente toutes nos racines. La faune et la flore se retrouve, on recherche l'équilibre. Cet équilibre si naturel. Nul bien, nul mal, juste un équilibre de flore courtisant la faune, du prédateur séduisant sa proie. Les uns parlent de Dieu, d'une vérité. Oh nulle sagesse m'anime. Je vois simplement que la vérité n'existe pas. L'oeil de Dieu se trouve sur l'aile du papillon, il ment au prédateur, l'illusion c'est la vie. Dire que l'être est un mensonge serait un jeu de mots.

Je me permets de poser là quelques bribes de moi tenu au bout des mots. Au point où je suis, la virgule hésite en l'instant. J'hésite à répondre, à faire acte de ma participation tant certaines mots frappent l'esprit croyant être sous l'emprise de :

"L'éducation, la morale, l'éthique, notre conscience du bien et du mal , nos croyances, notre raison, notre sensibilité, etc..."

Ah, mais pensez-vous que le regard change ? Il est ! Je vous le donne, mes chers êtres sensibles, qu'il n'est pas un regard qui soit différent du monde. Qu'il n'est pas un regard unique pour tout le monde ! Le fou n'est-il pas celui qui, par un mur circonstancié, est déjà perçu autrement ?

Lorsque la parole dit : "vous êtes intelligent, vous êtes exceptionnel" n'existe-t-il pas déjà une interprétation erronée de celui qui croit bien penser le fou ? Dépression, schizophrénie, peu importe. La souffrance est un meurtre, celui du corps qui le commet en se détestant. Bien sûr que le danger existe, pour soi, pour l'autre, bien sûr ! Mais ce serait encore raccourcir le monde, ce serait encore croire qu'un film gore ou le metal, le jeu-vidéo engendrent des assassins en puissance. Oui, la communication simplifie à outrance. Oui, la communication n'a plus le temps. Oui, la communication doit être accessible et surtout embellie de PAMPA.

Si le média trouve dans la souffrance à la source d'un système ignorant le moyen de "donner la peur", et bien alors prochainement nous subirons cette "communication marchande", et assurément vendeuse.

Qui se trouve dans "la folie", qui ?

L'enfermement n'est pas une réponse. Le cloisonnement est le mien. Propre ou sale, peu m'importe. Je ne suis pas nettoyé du tout, sentez ma crasse.

Je suis à fleur de chair, non dans le pire vécu d'une profonde dépression. Je ne souhaite pas me lamenter à vous soumettre mes monologues du va geindre, simplement sortir de mes mondes qui me sondent et trop souvent, des lueurs sombrent comme une ombre portée dans les sillons de ma jeunesse. Las, vraiment las, je vais mieux, en cette heure le fil des moi se dénoue comme la pelote névrotique du temps. Depuis quelques mois je travaille plus que jamais au bout de moi, au bout des mots. Je m'attache à trouver mes émotions. Je ne vais pas beaucoup mieux, mais je verse un déséquilibre plus sain, je crois.

M'oublier un peu, alléger mes tourments, oser dire les choses, les entendre aussi. Je suis très seul, une solitude qui ne veut plus vivre. Vivre de rire, croiser un peu plus les regards, affronter l'acte, oser sortir, surpasser une forme d'agoraphobie déviante. Non la cause, une finalité cristallisée.

Je me perds encore trop souvent, ne sais encore si un suivie psychothérapeutique est une clef que l'institution me tend par l'obligation implicite, au minimum un suivi psychologique si peut être devrais je encore percevoir un rmi. Voilà, je n'ai nul besoin de me mentir, de vous mentir, comme je n'ai rien à cacher partout où suis je, et quand suis je.

Quelques mots, quelques images, pourrais je connaître quelques visages, quelques humains qui croient un jour en une humanité trouvée au delà des immondes. Sortir les mondes, je crois l'avoir tenté à plusieurs temps, j'ai du le faire déjà. Cependant c'est douloureux, par ce temps présent, mon ventre me pousse, je sorts, ne suis plus dans le noir.

Vos mots sont lancés par galets qui rebondissent en moi. Clapotant des notes portées et jouées des remous.

J'aimerais finir ce message ainsi, vous souhaitant une continuation aussi vibrante de toute la passion qui fait naître du corps ces esprits qui vous animent.

«
Lettre interdite,

Une lettre froissée s'échappe sur le pavé.
Les souvenirs meurent et les mots débordent dans la pluie. Les ailes déployée, je me suis envolé dans mes souvenirs. Les gouttes tombent, elles prennent l'écrit.

Ca clappe sur mon silence un peu de toi qui me renvoie à mon être. Pour une destination inconnue, l'écriture elle même boit et danse dans ces larmes de vie. Les mots débordent dans la pluie. Mon coeur abonde pour toi tant d'amour, de pluie, l'être interdit.
»

Saurais-je aimer...
Etre regardé autrement ? Certaines suspensions sont autant de petits trous qui ne cicatrisent jamais.

Mes Amitiés à tous,
Thed.

philippe gaberan

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par philippe gaberan » 14 févr. 2005 17:25

Bonjour Thed,

Et tout d'abord merci... Tu nous fais un sacré cadeau et uen sacré preuve de confiance en partageant ici, sur un espace de professionnels, ton propre vécu de la "folie" et les doutes et les souffrances qu'elle entraîne. Tu vois, tu surgis avec ta parole propre, et donc forcément il y a une petite gêne et un petit silence qui s'installe... Comment cela il y a un "fou" qui parle chez nous? Où est la limite?
En tout cas j'interprète la non réponse à ton message et la suspension de la discussion comme une gêne. Car nous, professionnels, nous n'avons pas l'habitude d'entendre parler l'Autre et nous sommes surpris lorsque la parole est prise par le patient, le client, le bénéficiaire, le résidant (plein de mots qui disent notre malaise car ils nous conduisent nous, professionnels, à parler à la place de l'Autre). Ce qu'il y a de fou avec la folie c'est que l'Autre garde toute sa raison en dehors de ses crises. Et ce qui nous dérange c'est qu'en dehors de ses crises il vient parler comme nous. Soit dit au passage, c'est une des raisons pour laquelle je n'aime pas parler de "maladie mentale" car bien souvent les soins peremttent d'aller mieux, transitoirement, mais ne guérissent que très rarement. L'être ne guérit pas de sa folie, il apprend à vivre avec.
Une fois encore merci Thed et sois le bienvenu ici (je pense que je ne serai pas seul à te le dire). Cela fait des années que je converse avec mon frère, lui aussi pris dans une forme de folie (diagnostic de schyzophrénie posé par les médecins psy). J'ai écrit à ce propos un texte, qu'il a lu ainsi que tous les membres de ma famille, intitulé Naître à mon frère malade, dans un ouvrage collectif Frères et soeurs de personnes handicapées, aux éditions érès.

ladunea

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par ladunea » 14 févr. 2005 18:24

bonjour tous!

Qui a réchappé à la grippe?
J'en sors à peine mais ça m'a permis de me plonger dans "LES JARDINIERS DE LA FOLIE" d'Edouard Zarifian, ce qui m'a apporté de nombreux éclairages sur la question de la définition du "fou", la limite du normal,comment se définit la maladie mentale, les "bienfaits" des médicaments, etc....passionnant!
J'espère que l'on me pardonnera mes élans qui sont plus une provocation qu'un manque d'humilité...quoique...
Sinon, ça fait plaisir un peu de noire poésie sur ce forum, c'est fou ce qu'on peut écrire à 4heures du mat'... J'adore! Encore!
Dommage que l'on ne peut envoyer de document, je vous aurais scanné ma peinture: une vrai folie... maitrisée.
AAAAaaaa l'Art! une vrai thérapie...

:love:

Thed

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par Thed » 15 févr. 2005 00:20

Bonjour,

J'aimerais préciser ceci. Il n'y a aucun diagnostic de posé sur moi "ouvertement" parce que pour l'instant je refuse un suivi. C'est une grande peur, la rencontre, l'ouverture à l'autre, pleins de choses. Sachez le, j'ai débordé ici et là ma colère, ma haine propre et de ce regard erronné, le mien mais les autres qui s'entretiennent dans un réel falsifié et manoeuvré par les réalités. J'accepte bien entendu le "je", le "jeu" mais ma coupure imposée par un parcours trop cahotique m'a donné une forme de paranoïa. Je crois. Aussi je ne m'étendrai pas plus ici, ce n'est pas l'endroit. Je suis fatigué, passé encore de mauvais moments mais j'écris un peu pour exprimer ma volonté.

Je reconnais bien ce regard, il est vrai que je n'en suis plus aux apparences. Je comprends la nécessité du "corps" (l'esprit, le physique, le textile, la représentation), bien entendu j'ai toujours compris cela mais la souffrance donne à se regresser. Dans mon cas, tendance à retourner dans ma jeunesse. Compris récemment beaucoup de chose, aimerais le partager avec quelqu'un de proche. Enfin, quelqu'un doté de capacité d'écoute, mais je pense être trop exigeant. J'ai refoulé ma référente d'une certaine façon et puis la psychologue attachée au dispositif. Tout comme je me suis effacé.

Récemment compris que mon attitude s'approche de l'abandonnisme. Mais c'est plus compliqué, difficile.

J'aimerais écrire plus encore dans ce message, me laisser aller dans ces reliefs un peu plus aiguisés, mais je suis pour le moment encore dans une angoisse. Je vois la mort et ne suis pas encore capable de consulter un médecin traitant, pour le moment. Je me soigne comme je peux.

Nous sommes je crois au jour des amoureux, ce n'est pas si important pour moi. Mais cette année est particulière, nouvelle, je veux m'arracher de tout cela. Ne pas oublier mais mieux vivre, mieux changer aussi. Simplement quelques mots pour quelqu'un. J'aimerais parfois lui écrire mais cela ne serait pas raisonnable. A me lire parfois je me trouve d'un ridicule, enfin.

C'est un petit texte que j'aimerais vous noter dans ce contexte de la St Valentin, dédié à une personne qui me fait vibrer. Et je comprends que pour vivre une belle rencontre, il me faut m'écouter, aller au bout et à ses yeux je ne veux pas être un "fou". J'aimerais tant m'en sortir, me "lancer" pour reprendre son joli terme.

---------
Un bout d'elle éclot.


"Tout est un passage", me dit-elle. En cet instant, je la contemplais. Ces pensées me traversaient comme une réponse "tes mots pourront ne jamais être des banalités dans ta bouche". Mes yeux partaient, je ne peux jamais prolonger un regard. C'est comme ça. Ils glissaient à gauche et fuyaient au dehors par la fenêtre. Nous étions là. Et moi qui ne pouvait pas la sonder. Trop conditionné à éviter les regards, ceux qui m'enroulent dans la profondeur, ceux qui m'enlacent dans une latence. Le passage est un silence perdu, gâché par ma fuite. Elle devait se dire, là, que je suis un lâche, que j'ai des choses à cacher, que je suis une personnalité déviante, perverse probablement. Oui, c'est ça. Un pervers qui ne veut pas piéger sa victime, ce serait bien une première. Enfin... moi je prenais le ciel, et nous étions sur ce sujet, le passage. A propos de quoi ? Le contexte lui même m'échappe, sa seule présence était importante. Oui, c'est sûr j'aurais pû très bien lui dire à ce moment précis "simplement... vous dire une chose"...

- Allez-y, je vous écoute..., m'aurait-elle répondu.

- Ce n'est pas facile. Ce n'est pas en relation avec cet entretien, c'est autre chose...

Et puis je me serais plongé à nouveau dans le blanc. Oui, je me connais bien... elle savait déjà probablement à cet instant. Quelque chose me dit qu'elle a toujours su, en fait. On ne parle pas beaucoup lorsqu'on se voit. Tous les six mois. Notre langage articule d'autres mots, autrement. Un simple éclaircissement de ses yeux me lancerait en mon esprit "Et bien... dites-moi cet autre chose, dites"...

- Je... oui... en fait, je... ce n'est pas facile...

- Oui, mais je peux vous écouter...

Elle est merveilleuse, mais ses paroles respireraient trop de sa formation, de son métier exercé avec une telle maîtrise, une rigueur parfaite, rare. Je l'écoutais plus que tout d'elle. Cette éclosion au jour d'une autre rencontre. J'entendais tout, tout en elle, un livre qui m'offrait des pages, des milliers de pages à noircir. Autant les laisser blanches, autant ne pas les salir. Ces pétales blanches. Qu'aurais-je dis d'autre alors pour elle, je ne vois que cette banalité :

- En fait... oui... bien sûr, vous avez raison. Tout n'est qu'un passage.

-----------

Voilà. Merci philippe, familialement idem, je suis "touché" par les difficultés de mon frère qui fut très lourds dans le passé. Aujourd'hui, lui ça va (une maladie osseuse rare, une trentaine de cas en france, et puis erreur médicale, soupçon grave, etc...), c'est plutôt moi qui aujourd'hui suis plombé psychiquement, physiquement. J'ai compris par des évènements récents que je vivais sous l'emprise de mon père, pourtant absent, encore aujourd'hui. Sous l'emprise de mon père qui refait surface.

Laduena, oui, je dessine aussi, illustrations. J'aime bien écrire, et puis je pense faire quelque chose de ces quelques capacités dans le domaine du graphisme. Pas facile de tenir le rythme, surtout me détacher de ce qui me tient. Parfois, j'aimerais craquer et puis accepter une médication, au risque de développer des pathologies plus lourdes, quoi que là vraiment c'est déjà "lourd" en ce sens que je n'existe plus. Dans ma chambre et puis je ne sors pas. Ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que je veux. Parfois j'aimerais bien sortir, et puis même rencontrer oui, Karen ou bien cette personne, mais autre part que derrière un bureau. Vous savez, je n'interviends plus pour imposer ma crise dans certains forums. Cela ne mène nullepart. Ici, je fais un bref passage parce que ça me touche ce sujet, ça me parle beaucoup. Nulle envie d'entretenir une identification, encore une fois je pense à revenir parmi "vous". J'aimerais aller dans un bon petit café ou bien aller à la bibliothèque, ou encore oui, vivre une sortie commune avec celle qui me fait battre le coeur.

Mais surtout, en prime abord, je veux aller au bout de mon projet et vivre d'un revenu, non un salaire mais pouvoir assumer des prestations, vivre autonome comprenez vous. C'est cette autonomie qui s'est échappée. J'étais au bord de vivre une autonomie complète à d'abord à 21 ans, puis à 24 ans ensuite mais ce fut écrasé par un poids. Aujourd'hui, 28, il est temps vraiment.

Ca me fait du bien de partager ces quelques mots, sans j'espère imposer ni en dire trop ici. J'ai un défaut assez important, celui d'écrire et si on me laisserait le temps, de parler beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et pas seulement de "ma vie, ma mort, ma peine", mes souffrances, etc... non, j'ai pleins de choses en moi, des choses pleines d'humour et de légèreté aussi qu'il me vient par moment.

Je ne sais pas si entretenir un espoir de vivre, d'aller au bout de son coeur à l'autre, c'est bien. C'est difficile, j'aimerais que tout soit si simple. Cette simplicité que je fuis, va savoir pourquoi.

Oui, en ce jour une douleur physique s'est imposée, et j'aurais voulu me déplacer au CSD pour remettre ce courrier mais impossible. Depuis ce dernier 21 décembre je ne peux plus sortir physiquement. Alors mon esprit le fait pour moi. Il s'agit de ma première lettre d'amour et j'ai besoin de la crier à vous, au monde, à l'univers tout entier, dire combien je regrette de me faire oublier. Parce que ce n'est pas ma vérité.

"Douce joue,

Vous lisez ces lignes, je le crois, sachez que je vous respecte vraiment.

Il me reste à vivre ma vie. Je suis au bord, là, prêt à présent à me lancer. Simplement vivant. Vous êtes une merveilleuse inconnue, et plus, plus encore. Je suis offert à l'Amour. A me vivre, âme vive. Mon plus grand regret, c'est de ne pas vous écrire vraiment. J'apprends que le silence peut devenir plus cruel que le mot.

Vous savez, c'est tout. Vous me donnez plus encore qu'un simple regard. Vous inventez ma beauté. Il me vient à rêver un instant de grâce prolongée dans le trait.

Rien de plus à écrire que ces mots : je t'aime."

philippe gaberan

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par philippe gaberan » 15 févr. 2005 22:03

bonsoir Thed,
et bonne route à toi sur ton chemin d'errance entre ton coeur et la raison, entre tes reins et le monde qui pisse froid. Personne ne chercheras à t'enfermer dans ce forum, qui a beau être un asile pour les âmes en quêtes n'est pas pour autant un hôpital psychiatrique.
Je te dis à nouveau merci. La beauté de tes textes, ton offrande de mots juste et la sincérité de ton écrit sont une aide précieuse pour faire comprendre comment la séparation entre le normal et le pathologique n'est pas aussi simple que veut nous le faire croire les journaux télévisés du 20h. La folie n'est pas là ou n'est pas chez qui on le croit.
Bon voyage, thed et si tu repasses par là ce sera un plaisir que de te relire.

pouf

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par pouf » 16 févr. 2005 16:04

Pour Ladunea, je n'ai pas répondu, car j'ai pensé que, étant donné que vous aviez commencé le débat, il m'a paru juste à ce moment-là que celui-ci soit clos par vous. Ce qui n'empêche pas de nouvelles questions.

Pour Thed, je ne vous ai pas répondu, car votre premier message m'a semblé être une offrande. En tant que telle, elle ne nécessitait pas de commentaire, juste à s'apprécier, à s'émouvoir, à reconnaître.

Enfin, merci de cet échange.

Ladunéa

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par Ladunéa » 18 févr. 2005 14:24

hello.....

alors faut-il comprendre les "névroses" ou "psychoses" comme des formes différentes de communication de vision du réel, et que se soit la société qui s'adapte aux "différents" ? le tout en limitant les symptomes génants par une médication adaptée?
ou: l'homme se définit par sa sociabilité et donc il faut rester dans l'optique de sociabiliser les autistes, schizophrène, maniaco-dépressifs etc?

L'homme trouve t-il sa propre définition en lui-meme ou se définit-il en fonction de son adaptabilité face à autrui????

merci d'avance

philippe gaberan

Re: faut-il guérir le fou?

Message non lu par philippe gaberan » 20 févr. 2005 10:21

Laure,
tu mets le doigt sur une idée extrêmement complexe : les choses et les êtres ne peuvent pas être rangées dans des "cases" étanches dont ils ne peuvent plus sortir. La réalité est mouvante, la vie est mouvement.
Pourquoi faudrait-il être soit dedans soit dehors, soit inclus soit exclus, soit normal soit pathologique? L'être est tour à tour les deux à la fois. Il peut être parfois un peu dedans (inclus, normal) et parfois un peu dehors (exclus, malade).
Pourquoi faut-il s'efforcer d'effacer la "différence"? La différence n'est pas une soustraction : l'autre aurait quelque chose en moins qu'il faudrait lui redonner... La différence est une expression particulière de l'être là au monde.
S'il faut prendre soin du fou c'est lorsque celui-ci nous parle, par ses symptômes ou autres (paroles, poésie, etc.) de sa souffrance. De même, il faut prendre soin du fou dès lors que son délire devient une menace pour lui et pour les autres.
La difficulté dans cette discussion est de comprendre qu'il n'y a pas une position dominante par rapport à l'autre, il n'y a pas une situation, normale ou pathologique, qui soit préférable à l'autre. C'est cela en fin de compte le "respect de l'être".

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