Message non lu
par Thed » 15 févr. 2005 00:20
Bonjour,
J'aimerais préciser ceci. Il n'y a aucun diagnostic de posé sur moi "ouvertement" parce que pour l'instant je refuse un suivi. C'est une grande peur, la rencontre, l'ouverture à l'autre, pleins de choses. Sachez le, j'ai débordé ici et là ma colère, ma haine propre et de ce regard erronné, le mien mais les autres qui s'entretiennent dans un réel falsifié et manoeuvré par les réalités. J'accepte bien entendu le "je", le "jeu" mais ma coupure imposée par un parcours trop cahotique m'a donné une forme de paranoïa. Je crois. Aussi je ne m'étendrai pas plus ici, ce n'est pas l'endroit. Je suis fatigué, passé encore de mauvais moments mais j'écris un peu pour exprimer ma volonté.
Je reconnais bien ce regard, il est vrai que je n'en suis plus aux apparences. Je comprends la nécessité du "corps" (l'esprit, le physique, le textile, la représentation), bien entendu j'ai toujours compris cela mais la souffrance donne à se regresser. Dans mon cas, tendance à retourner dans ma jeunesse. Compris récemment beaucoup de chose, aimerais le partager avec quelqu'un de proche. Enfin, quelqu'un doté de capacité d'écoute, mais je pense être trop exigeant. J'ai refoulé ma référente d'une certaine façon et puis la psychologue attachée au dispositif. Tout comme je me suis effacé.
Récemment compris que mon attitude s'approche de l'abandonnisme. Mais c'est plus compliqué, difficile.
J'aimerais écrire plus encore dans ce message, me laisser aller dans ces reliefs un peu plus aiguisés, mais je suis pour le moment encore dans une angoisse. Je vois la mort et ne suis pas encore capable de consulter un médecin traitant, pour le moment. Je me soigne comme je peux.
Nous sommes je crois au jour des amoureux, ce n'est pas si important pour moi. Mais cette année est particulière, nouvelle, je veux m'arracher de tout cela. Ne pas oublier mais mieux vivre, mieux changer aussi. Simplement quelques mots pour quelqu'un. J'aimerais parfois lui écrire mais cela ne serait pas raisonnable. A me lire parfois je me trouve d'un ridicule, enfin.
C'est un petit texte que j'aimerais vous noter dans ce contexte de la St Valentin, dédié à une personne qui me fait vibrer. Et je comprends que pour vivre une belle rencontre, il me faut m'écouter, aller au bout et à ses yeux je ne veux pas être un "fou". J'aimerais tant m'en sortir, me "lancer" pour reprendre son joli terme.
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Un bout d'elle éclot.
"Tout est un passage", me dit-elle. En cet instant, je la contemplais. Ces pensées me traversaient comme une réponse "tes mots pourront ne jamais être des banalités dans ta bouche". Mes yeux partaient, je ne peux jamais prolonger un regard. C'est comme ça. Ils glissaient à gauche et fuyaient au dehors par la fenêtre. Nous étions là. Et moi qui ne pouvait pas la sonder. Trop conditionné à éviter les regards, ceux qui m'enroulent dans la profondeur, ceux qui m'enlacent dans une latence. Le passage est un silence perdu, gâché par ma fuite. Elle devait se dire, là, que je suis un lâche, que j'ai des choses à cacher, que je suis une personnalité déviante, perverse probablement. Oui, c'est ça. Un pervers qui ne veut pas piéger sa victime, ce serait bien une première. Enfin... moi je prenais le ciel, et nous étions sur ce sujet, le passage. A propos de quoi ? Le contexte lui même m'échappe, sa seule présence était importante. Oui, c'est sûr j'aurais pû très bien lui dire à ce moment précis "simplement... vous dire une chose"...
- Allez-y, je vous écoute..., m'aurait-elle répondu.
- Ce n'est pas facile. Ce n'est pas en relation avec cet entretien, c'est autre chose...
Et puis je me serais plongé à nouveau dans le blanc. Oui, je me connais bien... elle savait déjà probablement à cet instant. Quelque chose me dit qu'elle a toujours su, en fait. On ne parle pas beaucoup lorsqu'on se voit. Tous les six mois. Notre langage articule d'autres mots, autrement. Un simple éclaircissement de ses yeux me lancerait en mon esprit "Et bien... dites-moi cet autre chose, dites"...
- Je... oui... en fait, je... ce n'est pas facile...
- Oui, mais je peux vous écouter...
Elle est merveilleuse, mais ses paroles respireraient trop de sa formation, de son métier exercé avec une telle maîtrise, une rigueur parfaite, rare. Je l'écoutais plus que tout d'elle. Cette éclosion au jour d'une autre rencontre. J'entendais tout, tout en elle, un livre qui m'offrait des pages, des milliers de pages à noircir. Autant les laisser blanches, autant ne pas les salir. Ces pétales blanches. Qu'aurais-je dis d'autre alors pour elle, je ne vois que cette banalité :
- En fait... oui... bien sûr, vous avez raison. Tout n'est qu'un passage.
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Voilà. Merci philippe, familialement idem, je suis "touché" par les difficultés de mon frère qui fut très lourds dans le passé. Aujourd'hui, lui ça va (une maladie osseuse rare, une trentaine de cas en france, et puis erreur médicale, soupçon grave, etc...), c'est plutôt moi qui aujourd'hui suis plombé psychiquement, physiquement. J'ai compris par des évènements récents que je vivais sous l'emprise de mon père, pourtant absent, encore aujourd'hui. Sous l'emprise de mon père qui refait surface.
Laduena, oui, je dessine aussi, illustrations. J'aime bien écrire, et puis je pense faire quelque chose de ces quelques capacités dans le domaine du graphisme. Pas facile de tenir le rythme, surtout me détacher de ce qui me tient. Parfois, j'aimerais craquer et puis accepter une médication, au risque de développer des pathologies plus lourdes, quoi que là vraiment c'est déjà "lourd" en ce sens que je n'existe plus. Dans ma chambre et puis je ne sors pas. Ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que je veux. Parfois j'aimerais bien sortir, et puis même rencontrer oui, Karen ou bien cette personne, mais autre part que derrière un bureau. Vous savez, je n'interviends plus pour imposer ma crise dans certains forums. Cela ne mène nullepart. Ici, je fais un bref passage parce que ça me touche ce sujet, ça me parle beaucoup. Nulle envie d'entretenir une identification, encore une fois je pense à revenir parmi "vous". J'aimerais aller dans un bon petit café ou bien aller à la bibliothèque, ou encore oui, vivre une sortie commune avec celle qui me fait battre le coeur.
Mais surtout, en prime abord, je veux aller au bout de mon projet et vivre d'un revenu, non un salaire mais pouvoir assumer des prestations, vivre autonome comprenez vous. C'est cette autonomie qui s'est échappée. J'étais au bord de vivre une autonomie complète à d'abord à 21 ans, puis à 24 ans ensuite mais ce fut écrasé par un poids. Aujourd'hui, 28, il est temps vraiment.
Ca me fait du bien de partager ces quelques mots, sans j'espère imposer ni en dire trop ici. J'ai un défaut assez important, celui d'écrire et si on me laisserait le temps, de parler beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et pas seulement de "ma vie, ma mort, ma peine", mes souffrances, etc... non, j'ai pleins de choses en moi, des choses pleines d'humour et de légèreté aussi qu'il me vient par moment.
Je ne sais pas si entretenir un espoir de vivre, d'aller au bout de son coeur à l'autre, c'est bien. C'est difficile, j'aimerais que tout soit si simple. Cette simplicité que je fuis, va savoir pourquoi.
Oui, en ce jour une douleur physique s'est imposée, et j'aurais voulu me déplacer au CSD pour remettre ce courrier mais impossible. Depuis ce dernier 21 décembre je ne peux plus sortir physiquement. Alors mon esprit le fait pour moi. Il s'agit de ma première lettre d'amour et j'ai besoin de la crier à vous, au monde, à l'univers tout entier, dire combien je regrette de me faire oublier. Parce que ce n'est pas ma vérité.
"Douce joue,
Vous lisez ces lignes, je le crois, sachez que je vous respecte vraiment.
Il me reste à vivre ma vie. Je suis au bord, là, prêt à présent à me lancer. Simplement vivant. Vous êtes une merveilleuse inconnue, et plus, plus encore. Je suis offert à l'Amour. A me vivre, âme vive. Mon plus grand regret, c'est de ne pas vous écrire vraiment. J'apprends que le silence peut devenir plus cruel que le mot.
Vous savez, c'est tout. Vous me donnez plus encore qu'un simple regard. Vous inventez ma beauté. Il me vient à rêver un instant de grâce prolongée dans le trait.
Rien de plus à écrire que ces mots : je t'aime."