Message non lu
par laolao » 31 mars 2005 19:14
Mouche tseutseu,
tu es dure avec moi. Tu me demandes carrément de faire un cours et de délivrer mes propres recherches. je tente tout de même.
Cependant je souhaite bon courage au lecteur.
Je peux le résumer comme cela : le pont c'est un lien entre deux choses. bon, quand je fais un lien entre deux evénements (par exemple un problème actuel avec un problème ancien) cela donne un sens, cela construit une "réalité". Mais c'est le pont/lien qui crée le sens, ce n'est pas le sens qui crée le pont. Finalement le sens c'est le pont. Ce qui veut dire que le sens ne peut être que construit et n'a donc rien a voir avec la réalité des faits.
Pour exemple, si je dis aujourd'hui je suis fatigué c'est normal c'est jeudi. je fais bien un pont entre deux choses "la fatigue" et le "jour", je les lie entre eux . Cela crée un sens on a le sentiment que je suis fatigué parce que c'est jeudi. On voit bien que c'est le lien qui crée le sens, ce n'est pas le sens qui crée le lien. Sinon cela voudrait dire que tous les jeudi je suis fatigué. En plus je pourrais dire aussi "je suis fatigué, c'est mardi ou n'importe quel jour de la semaine" cela créerait autant de sens. On peut me retorquer que c'est peut être vrai que je suis fatigué parce que c'est jeudi. Bien sur c'est peut être vrai et c'est aussi peut être faux. Ce qui est intéressant ce n'est pas le vrai ou le faux c'est le peut être. Il crée un grande liberté d'intervention sur le sens.( ya qu'a regarder le complexe d'oedipe, c'est peut être vrai)
Je rencontre une fois un pere de famille qui s'était approprié le discours de la creche sur son dernier. Il disait que son fils était "nerveux". Voilà, il a accepté un lien, un pont entre un enfant et une nervosité. On est d'accord c'est peut être vrai. Mais à quoi cela sert au père de voir son enfant comme nerveux. Je lui réponds:" Effectivement votre enfant est très vif, très vivant." Le père la mine réjouit me dit " C'est ça, il est vivant.
- oui, il est plein de vitalité.
-oui, plein de vitalité!"
Le pont: l'enfant est nerveux et le pont: l'enfant est vif sont l'un et l'autre peut être vrai ou peut être faux. Ils ont une même valeur l'un envers l'autre. Ce qui veut dire que le père est mis devant un choix. Il peut très bien rejeter ma nouvelle proposition et garder l'ancienne puisqu'elles sont de même niveau. Pourquoi se réjouit il du lien que je lui propose, surement parce qu'il est plus valorisant et plus positif pour lui, pour son enfant et pour leurs relations, cela l'ouvre vers des possibilités d'actions.
Délors les relations ont changé avec son fils car ce père n'avait plus un enfant malade à soigner de sa nervosité mais un enfant vivant à stimuler dans sa vivacité.
je pense que même nos pensées sur la situation sociale de l'usager doivent servir l'usager.
Rien ne sert pour l'usager de le penser pervers, incompétent, manipulateur. D'abord, parce que c'est seulement peut être vrai et que cela ne veut rien dire en soi. Et en plus ça ne sert qu'a bloquer la situation. Une fois que l'on a décidé que Madame est manipulatrice quelle amplitude de travail ai je réellement à part me confirmer sans cesse qu'elle est vraiment maniplatrice?
Seulement une fois dit ça je n'ai pas dis grand chose. Cependant, je suis persuadé que dans l'appropriation de cette façon de voir les choses se trouve une grande lattitudes d'intervention. C'est une autre manière de décrire l'ouverture du champs des possibles. Sur ce forum, je ne peux pas trop m'étendre mais ca vaudrait le coup.
Peut être Pepita envisagerait autrement ce que j'appelle la théorie, cela lui permettrait de s'approprier ce que l'on appelle dans le social un projet. Car un projet c'est un sens et une action. Pour moi à l'heure actuelle, on ne travaille pas assez la question du sens, du lien, du pont comme moyen utile dans la relation d'aide. On ne l'entrevoit seulement comme élément diagnostic alors que c'est un formidable magasin à ressources.
j'espère n'avoir pas été trop barbant ou trop expédient.
A+