Depuis une dizaine d’années fleurissent des initiatives estampillées « no kids » : restaurants, hôtels, avions ou événements festifs déconseillent voire interdisent la présence d’enfants. Encore marginal en France, le phénomène se développe rapidement en France.
Le 27 mai 2025, Sarah El Haïry, haute-commissaire à l’enfance, a reçu les fédérations du tourisme pour marquer sa désapprobation face à ce courant d’exclusion. Elle annonce à cette occasion la possibilité d’une charte à hauteur d’enfant qui rendrait illégale une telle ségrégation. Cette prise de conscience politique n’est pas nouvelle. En avril 2024, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol avait déposé une proposition de loi visant à « reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination afin de promouvoir une société ouverte aux enfants ».
Comment définir ce phénomène de ségrégation générationnelle ? En quoi la question de la place accordée aux enfants dans l’espace public devient-elle un révélateur de notre capacité collective à faire société ?

