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SOLIDARITES

Personnes âgées : une solidarité familiale trop souvent passée sous silence

Les réticences face à l’adoption d’une loi sur l’accompagnement de la fin de vie réactivent un certain nombre de représentations négatives sur les familles et leur supposé égoïsme. Certaines d’entre elles seraient susceptibles d’encourager, par intérêt, leur parent âgé à recourir à cette aide à mourir – soit pour recevoir un héritage, soit pour ne plus payer l’Ehpad. Quant aux personnes vulnérables concernées, elles seraient davantage susceptibles de la solliciter lorsque le sentiment d’abandon par leurs proches et d’isolement relationnel serait le plus aigu.

Lors de la crise sanitaire du Covid-19 ou de la canicule de l’été 2003, l’opprobre avait déjà été jeté sur les familles soupçonnées de délaisser leurs proches, tant en institution qu’à domicile.

Sans nier la réalité d’un sentiment d’isolement chez certains, il semble nécessaire d’éclairer la réalité de ces solidarités familiales intergénérationnelles. Et surtout de comprendre comment des représentations négatives, construites au cours des deux derniers siècles, se sont renforcées depuis les années 2000.

Comment encourager la « désistance », ou processus de sortie de la délinquance ?

La « loi pour sortir la France du piège du narcotrafic » est essentiellement constituée de mesures répressives inspirées de la lutte contre le terrorisme : création d’un service de police « chef de file » contre la criminalité organisée ; d’un parquet national anticriminalité ; augmentation de la surveillance et des saisie pour les biens acquis illégalement ; secret sur les techniques d’enquête… En revanche, les mesures pour favoriser la sortie de la criminalité ne sont envisagées qu’à la marge. Or, les études sur le processus de « désistance » (processus d’abandon du mode de vie criminel) s’inscrivent à rebours de la stratégie politique choisie par le gouvernement. Ces travaux soulignent qu’il est nécessaire de trouver des passerelles pour compenser la perte financière, le statut, mais aussi la « marque pénale » associées à l’activité criminelle en vue d’une réinsertion durable.

Dans le cadre de ma recherche en région parisienne, de 2014 à 2018, j’ai enquêté auprès de 33 personnes ayant abandonné la criminalité. Ces personnes, anciennement impliquées dans la délinquance de rue (vol, violence, consommation et vente de substances addictives illégales…) m’ont permis d’étudier les changements de mode de vie dans leurs parcours.

Face à la précarité étudiante, les filets de sécurité s’effilochent

Au lendemain des confinements, la problématique de la précarité étudiante a été mise sur le devant de la scène médiatique. Les images d’étudiants patientant masqués devant les distributions alimentaires ont elles-mêmes nourri la presse pendant plusieurs mois. Mais qu’en est-il quatre ans après ? Les files d’attente se sont-elles dispersées ?

Malheureusement non, puisque dans le contexte d’inflation, et comme a pu l’alerter l’association Cop1 dans son dernier baromètre de la précarité étudiante, la dépendance aux aides alimentaires d’une partie des étudiants n’a cessé de croître.

Si la question de la précarité étudiante est déjà très bien renseignée dans la littérature scientifique, autant à des niveaux nationaux que locaux (en particulier en région parisienne), quelques données sur l’évolution des conditions étudiantes méritent encore d’être exposées. Une lecture sociologique s’avère particulièrement utile pour saisir les liens entre la dégradation des conditions de vie et la reconfiguration des régimes de protection sur lesquels les étudiants peuvent compter.

En 2003, dans une contribution portant sur l’insécurité sociale, le sociologue Robert Castel affirmait déjà que la condition à la protection est de disposer de droits et de ressources minimums pour être indépendant, faire face aux principales menaces sociales et se projeter sereinement dans l’avenir. C’est précisément sur ces paramètres de la vie étudiante, et à partir des résultats d’une enquête menée à l’Université d’Angers, démarrée en 2008, répétée en 2011 et réactualisée en 2022, que notre analyse entend apporter quelques éclairages sur la progression de la précarité étudiante.

Châtiments corporels à l’école : depuis quand sont-ils interdits ?

Qu’on puisse avoir recours à des gestes violents dans un cadre éducatif choque aujourd’hui profondément l’opinion publique, à raison. Pourtant, l’interdiction de frapper des enfants est le fruit d’une longue histoire. Si les châtiments corporels ont été abolis en 1803 dans les écoles, ils ont perduré jusque dans les années 1970-1980. Et c’est la loi de 2019 seulement qui a banni la fessée et autres violences éducatives ordinaires dans les familles.

Comment expliquer de telles résistances ? Comment les arguments qui ont travaillé à dissocier sanction et violence ont-ils fait leur chemin ?

Féminicides : comment mieux protéger le commun des mortelles ?

Le féminicide est le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme. Cette définition voit le jour sous la plume de la sociologue Diana Russell qui, après avoir travaillé à identifier cette forme spécifique de violence dans les années 1970, signe en 1992 avec sa consœur Jill Radford l’ouvrage fondateur, Femicide: The Politics of Woman Killing (New York, éditions Twayne).

D’abord approprié par les chercheuses et militantes d’Amérique latine dans les années 2000, le concept se diffuse lentement en Europe à partir des années 2010. En France, il faut attendre les premiers comptages du collectif Féminicides par compagnon ou ex (2016) et le début des collages féminicides, en 2019, pour que sa diffusion soit assurée à l’échelle nationale.

Pourtant, ni le féminicide comme fait social ni sa dénonciation ne sont des nouveautés. Depuis le XIXe siècle, des militantes féministes tentent d’identifier et de théoriser ce crime. Mais leurs idées sont demeurées minoritaires (ou plutôt minorisées) et, faute de trouver un écho dans l’opinion, sont restées méconnues.

Un travail de dévoilement généalogique de la notion, couplé à l’analyse d’affaires judiciaires, permet de saisir les biais sociohistoriques qui ont entravé l’émergence de ce concept clé. Il permet également d’identifier les marges de progression qui demeurent dans la lutte contre cette forme de violence extrême contre les femmes.

Insultes entre élèves : lutter contre le sexisme dès l’école primaire

Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) a été publié le 6 février 2025, en vue d’une mise en œuvre à la prochaine rentrée.

Progressif, adapté aux besoins des élèves en fonction de leur âge et niveau scolaire, ce programme poursuit les objectifs définis par la circulaire de 2018, notamment « la lutte contre les stéréotypes, la prévention des violences et la tolérance » et fait du renforcement de l’égalité filles-garçons et de la lutte contre le sexisme à l’école l’un de ses axes majeurs.

Le sexisme peut se manifester dès les petites classes de primaire, en CE1 ou CE2 (cycle 2), en raison de la tendance des élèves à se regrouper par sexe. Entre 6 et 12 ans, garçons et filles évitent souvent les contacts entre eux et entretiennent des stéréotypes négatifs à l’égard du sexe opposé. Cette séparation favorise une hiérarchisation des rapports sociaux et génère des comportements sexistes : jeux stéréotypés, insultes et dévalorisation des filles par certains groupes de garçons.

Pour y remédier, le programme prévoit, dès le CM1, un travail sur les stéréotypes et les préjugés, ainsi qu’une approche des violences (verbales, physiques, sexistes, etc.) dès le CM2.

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.

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