«C'est dur d'avoir 20 ans en 2020». Ces mots prononcés par Emmanuel Macron le 14 octobre dernier expriment une forme de compassion envers les jeunes. L'expérience du confinement puis du déconfinement, avec les mesures barrières, la distanciation sociale, la fermeture partielle des universités et les difficultés accrues à trouver un emploi évoquent en effet un climat anxiogène auquel tous seraient confrontés, devant faire face aux restrictions des sociabilités, à la précarité et à l'incertitude de l'avenir.
Dans un cas comme dans l'autre (compassion ou stigmatisation), la crise sanitaire, économique et sociale a renforcé les préoccupations et les injonctions à l'égard des jeunes. Et les mots utilisés pour les désigner laissent entendre qu'ils formeraient une communauté de destin – on a parlé de «Génération Covid» et Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, s'est inquiété de ce qu'il a nommé un «terreau d'une colère générationnelle».

